Edito

Nous n’avons plus le temps




Nous n’avons plus le temps de vous redire pourquoi il ne faut violer ni les femmes, ni les enfants, ni personne. Nous n’avons plus envie de vous expliquer pourquoi notre travail vaut autant que le vôtre.

Nous n’avons pas à affirmer que nous ne sommes pas fragiles, car il n’y a rien de plus fort qu’une femme qui s’est reconstruite après que des hommes l’aient détruite. Nous survivons dans un monde taillé pour vous, avec des salaires moindres, les agressions, le harcèlement, les humiliations.

Nous ne voulons pas de miettes, nous exigeons ce qui devrait nous être acquis depuis très longtemps : le droit à la contraception, à l’IVG, un monde sans viol, ni agression sexiste et sexuelle, sans violence conjugale, sans harcèlement, sans violence obstétricale ou médicale. Nous exigeons votre silence à propos de nos choix vestimentaires, sexuels, amoureux…

Nous exigeons de pouvoir aimer, coucher avec qui nous voulons quand nous le voulons et sans que cela serve vos fantasmes pornographiques. Nous ne nous excusons pas de prendre la place qui nous est due et nous n’en prendrons jamais trop face à des millénaires de patriarcat. Ce n’est pas à nous de nous excuser mais à vous qui nous violez, nous harcelez, nous tuez, nous déconsidérez.

UCL, 21 février 2021

 
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