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Réforme de la retraite à points : réforme machiste !




C’est le braquage du siècle : l’État compte s’accaparer les caisses de retraite qui correspondent à notre salaire brut cotisé et mis en com­mun. Avec cette réforme, l’État use d’un machisme des plus cyniques : piétiner sans vergogne les quelques droits qui font tenir les femmes debout (en supprimant la compensation des périodes de précarité, temps partiels, congés maternité, les années cotisées que donne chaque enfant né, pensions de réversion pour de nombreuses femmes).

Nous, femmes, 51 % de la popula­tion serons toutes touchées. Actuel­lement à la retraite, nous percevons 40 % de moins que les hommes. Avec la réforme par points nous tou­cherons 60 % de moins qu’eux. Quand un homme touchera 1 280 € à sa retraite, sa collègue ne tou­chera que 800 €. Dans notre société patriarcale une telle réforme ne peut conduire des millions de femmes qu’à des retraites de misère et à la soumission renforcée à leur compa­gnon. Avec moins de 1 000 € com­ment s’en sortir seule ? Comment quitter l’époux violent ? La retraite par points est une attaque sur nos li­bertés et notre avenir.


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Premières touchées

La suppression de la compensation conduira celles qui ont deux enfants à devoir travailler quatre ans de plus. Quatre ans de plus revient à nous tuer au travail et à nous voler ce que nous avons cotisé ! Celles d’entre nous, toujours trop nombreuses, qui ont subi des violences sexuelles, no­tamment dans leur jeunesse, peuvent perdre jusqu’à 20 ans d’espérance de vie. C’est ce que démontre l’association, Mémoire traumatique qui établit que les violences sexuelles sont responsables à terme de diabètes, can­cers, dépression, suicides, maladie cardiovasculaire. Avec un âge pivot de départ qui ne cesse de reculer, pou­vant aller au­delà de 67 ans, cela si­gnifie que pour ces femmes qui ont été victimes, il pourrait ne pas y avoir de retraite du tout ! Nous refusons la retraite des mortes !

Pour les femmes de secteurs em­ployés et ouvriers, l’espérance de vie est elle aussi plus basse, et celles­ci, pour combler les périodes de précarité et de chômage, devront travailler au­ delà de 70 ans pour espérer avoir une retraite à taux plein. Avec cette ré­forme, près de 100 000 femmes di­vorcées vont perdre l’accès à la pension de réversion : pour chacune d’elle et leur entourage, la misère la plus sombre. Les femmes sont les premières à toucher le SMIC. 80 % des travailleurs et travailleuses pauvres sont des femmes. L’annonce d’une retraite à 1 000 € pour une carrière au SMIC à temps plein nous sera donc inaccessible. Sans compter que toucher 1 000 € c’est déjà être sous le seuil de pauvreté. Non à la re­traite sous dépendance du conjoint !

Nous passons le plus clair de notre vie éveillée au travail pour des salaires minables et/ou au foyer pour faire tourner la maison. Sans notre travail gratuit le monde ne pourrait pas tour­ner, le capitalisme s’effondrerait. La réforme prévoit que le montant de la retraite ne soit plus calculé par rap­port au salaire des 25 meilleures an­nées (cas du régime général aujourd’hui), mais sur toute la car­rière. Le calcul des droits à partir des 25 meilleures années permettait de ne pas prendre en compte les faibles salaires des années de temps partiels.

Les femmes doivent s’organiser

Féministes libertaires, nous luttons contre toutes les oppressions. Notre féminisme libertaire est au croisement des luttes contre toutes les exploita­tions et de toutes les oppressions. Il est anticapitaliste, écologiste et antiraciste. Nos aspirations démocra­tiques sont anti­étatiques. Nous ne pensons pas que le renforcement de l’État soit une solution, mais plutôt qu’il fait partie du problème, notam­ment parce qu’il précarise le travail, participe à la destruction des services publics, de nos retraites, piétine nos conquis sociaux (fermeture de mater­nité, des Plannings familiaux, et des centres IVG...). Les femmes sont les
premières victimes de ces politiques mortifères. L’heure des femmes a sonné, nous avons les épaules pour changer le monde et nous libérer nous­-mêmes !

Femmes, révoltons­-nous contre cette société d’injustices, élevons-­nous contre les

violences physiques et économiques, qui sont les deux faces d’une même pièce !

ORGANISONS ET PARTICIPONS À LA GRÈVE !

 
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