Rencontres européennes : Vers un réseau écosocialiste européen




Des rencontres européennes de l’écosocialisme se sont tenues fin janvier à Genève, regroupant des dizaines d’organisations européennes et d’Amérique du Sud. Alternative libertaire y était invitée en compagnie d’autres mouvements porteurs d’alternative anticapitaliste et écologique.

Le groupe écosocialiste du parti suisse SolidaritéS était à l’initiative des rencontres qui ont eu lieu du 24 au 26 janvier à Genève, dans la ligne de son programme écosocialiste [1], à savoir une révolution du système de production, de consommation, des transports, ainsi qu’une révolution culturelle du rapport à la biosphère.

À l’image de ce groupe, le noyau des participantes et des participants était constitué des partis anticapitalistes et écologistes proches de la IVe Internationale, et qui sont dans une démarche de synthèse entre pensée marxiste et courants de l’écologie « sociale »  : Izquierda Anticapitalista, NPA, Gauche anticapitaliste etc. Ils avaient invité des mouvements, des syndicats et de réseaux écologistes issus de toute l’Europe (Solidaires, le syndicat andalou SAT, le CADTM Belge, réseau
Climat Justice Sociale etc), ainsi que des représentants de mouvements écologistes sud-américains (mouvements pour la terre, écoféministes, membres de Via Campesina…).

Outre l’intérêt des échanges qui ont eu lieu, l’ambition de ces rencontres est de formaliser un réseau écosocialiste au moins européen, doté de débats et de références communes, tant sur le plan des idées que des mouvements sur lesquels prendre exemple.

Renforcer les liens entre fronts dispersés

Du côté des grands courants politiques représentés ou invités figuraient en bonne place Michael Löwy, qui fait figure de référence (bien qu’il soit intervenu non sur ses propres écrits sur l’écosocialisme mais sur les luttes du Sud), ou encore Daniel Tanuro, aux côtés d’altermondialistes, de tenantes des mouvements de luttes écoféministes telle Yayo Herrero (Écologistes en Action, Espagne), de la sensibilité décroissante ou encore du syndicalisme autogestionnaire.

Du côté des enjeux communs qui ont été discutés, plusieurs plénières ont brossé des états des lieux des défis écologiques, des luttes (intervention de Maxime Combes) et du prochain enjeu international que représente la XXIe conférence de l’ONU sur le climat.

La nécessité de renforcer les liens et réseaux entre des fronts dispersés (lutte antinucléaire après Fukushima, luttes paysannes, luttes syndicales…) a été démontrée à nouveau. Tandis qu’une dizaine d’ateliers sur les trois jours s’efforçaient de présenter et approfondir les alternatives au système politique, agricole, énergétique, d’aménagement…, ainsi que les moyens de créer du lien entre les luttes.

L’atelier touchant au «  rôle des syndicats dans une perspective écosocialiste » est emblématique à cet égard. Alternative libertaire est intervenue sur la planification, de même que le PG, et les débats ont tourné autour des processus de décision.

Moments festifs

Ces rencontres ont donc été un moment d’échanges et de débats très constructifs, dont doivent naître des perspectives concrètes de travail en commun (elles seront publiées sur le site). Pour couronner leur réussite, elles ont aussi réservé des moments festifs tels que les manifestations-performances dans le quartier des banques pour critiquer l’ensemble de la politique suisse, et la soirée de soutien aux journaliers agricoles d’Andalousie avec le maire de Marinaleda [2], Juan Manuel Gordillo.

Fanny (AL Saint-Denis)

[1Leur « carte de visite » et brochures sont disponibles sur : www.solidarites.ch

[2Voir AL de février 2014

 
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