Communiqué UCL

Ukraine : non à une Troisième Guerre mondiale




Avec ses propos réitérés sur le possible envoi de « troupes au sol » en Ukraine , Macron banalise l’idée d’un engagement militaire direct Otan-Russie. Il faut affirmer une claire opposition à ce scénario catastrophe.

Était-ce un coup de bluff ? Un test ? Un pavé dans la mare ? Le 26 février 2024, Emmanuel Macron a provoqué la stupéfaction en évoquant publiquement la possibilité d’envoyer des « troupes au sol » en Ukraine, contre l’armée russe.

Par le jeu des alliances cela signifierait, mécaniquement, un conflit direct entre la Russie et l’Otan, une conflagration à l’échelle du continent, et un risque éminent de guerre nucléaire.

Face aux protestations des autres chefs d’État européens et de l’Otan, Macron a aussitôt rétropédalé en précisant qu’il ne parlait pas de troupes combattantes mais de conseillers militaires (qui sont déjà sur place) ou de garde-frontières…

Il a cependant récidivé le 5 mars, en appelant les États alliés de Kiev à « ne pas être lâches ». Puis, le même jour, nouveau pas de côté, venu cette fois du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a affirmé qu’il s’agissait de « mettre en échec la Russie » mais sans lui « faire la guerre ».

Non à l’extension continentale du conflit

En politique, c’est ce qu’on appelle souffler le chaud et le froid, instiller le doute, faire naître le débat… et finalement banaliser la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale.

Macron assume, dit-il, une « ambiguïté stratégique ». Face à cela il est impossible de rester muet ; il faut répondre sans aucune ambiguïté : non. Non à l’entrée en guerre. Non à l’extension continentale du conflit, qui aurait des conséquences incalculables.

L’impérialisme russe a d’ores et déjà échoué

La résistance ukrainienne épuisera l’envahisseur avec ses seules forces.

Kiev ne reconquerra peut-être pas la Crimée et le Donbass, désormais bunkerisés par l’armée russe. Mais Moscou n’atteindra pas non plus ses objectifs.

Le Kremlin a échoué à renverser le régime ukrainien pour le remplacer par un fantoche à sa solde. Il a échoué à « gagner les cœurs » en Ukraine, en suscitant au contraire une forte résistance populaire jusque dans les partis jusque là prorusses. Il a échoué à faire croire à une « guerre du droit » contre les « Ukronazis » en multipliant les crimes de guerre et les destructions massives. Il a échoué à faire admirer le monolithisme de l’État russe, en révélant au contraire des symptômes de décomposition féodale – rébellion du Groupe Wagner, autonomisation de son vassal mafieux-islamiste Ramzan Kadyrov. Il a échoué à faire taire la dissidence, comme l’a montré la foule courageusement réunie pour l’enterrement de Navalny.

La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas

L’impérialisme russe est aujourd’hui embourbé dans une « guerre sans fin », ingagnable, comme l’ont été le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak pour les États-Unis, comme l’a été l’Afghanistan pour l’URSS, comme l’a été l’Algérie ou le Sahel pour la France. La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas.

Il est temps que Poutine renonce, et concède la paix. Il est hors de question que des va-t-en-guerre irresponsables comme Emmanuel Macron provoquent une extension du conflit.

  • Troupes russes hors d’Ukraine !
  • Non à une entrée en guerre de l’Otan !

Union communiste libertaire, 7 mars 2024

 
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