Viols de guerre : Des crimes impunis par les maîtres du monde




Un projet de résolution de l’ONU se donne pour objectif de combat­tre le viol utilisé comme arme de guerre. Mais les États-Unis ont menacé d’un veto pour une phrase faisant référence à l’avortement.

Le conseil de sécurité des Nations unies a la responsabilité de la paix et de la sécurité internationales, ses décisions s’imposent aux États membres. Il est composé de 15 pays, 10 élus pour 2 ans et 5 membres permanents disposant d’un droit de veto : Chine, Russie, États Unis, France et Grande-Bretagne.

Mardi 23 avril, le conseil de sécurité a examiné un projet de résolution pour combattre le viol utilisé comme arme de guerre. Ce projet déposé par l’Allemagne reprenait les termes d’une résolution de 2013 qui exigeait déjà «  de toutes les parties à des conflits armés qu’elles mettent immédiatement et totalement fin à tous actes de violence sexuelle  ». La version 2019, plus longue, insistait sur la nécessité d’enquêter et de sanctionner, de ne plus accepter l’impunité des auteurs d’actes de violences sexuelles pendant les conflits grâce à un organisme international qui permettrait les poursuites. Cet organisme a disparu de la version finale, sous la pression de la Chine, de la Russie et des Etats-Unis.

En plus du génocide, les femmes et filles Yézidies (minorité religieuse kurdophone d’Irak) ont été massivement réduites à l’état d’esclaves sexuelles par Daech, en 2014.

On peut imaginer que le fait que, dans le texte, les «  invite  », «  demande  » et autres «  encourage  » soient assortis d’une quelconque mesure les rendant un peu efficace aurait menaçé leurs troupes et celles de leurs alliés.

Un combat hypocrite

La version précédente contenait cette phrase  : «  invite instamment les entités des Nations unies et les donateurs à offrir à celles-ci, sans aucune discrimination, une gamme complète de soins de santé, notamment sexuelle et procréative  », phrase reprise dans la version 2019 sous la forme «  une gamme complète de soins de santé, notamment sexuelle et procréative, un soutien psychosocial, une aide juridictionnelle et des moyens de subsistance, ainsi que d’autres services multisectoriels, compte tenu des besoins particuliers des personnes handicapées.  »

Les États-Unis ont menacé de veto si cette phrase restait. Parce que, lucides, ils lisent derrière «  santé sexuelle et procréative  », droit à l’avortement. La phrase a disparu mais il y a un long paragraphe sur les femmes violées tombées enceintes et décidant de garder le fruit de la violence, leurs besoins spécifiques, les aides nécessaires.

Non contents de combattre le droit à l’avortement sur leur propre territoire, les États-Unis avaient déjà coupé les subventions aux ONG qui pratiquent ou défendent le droit à l’avortement.

Non contents de combattre le droit à l’avortement sur leur propre territoire, les États-Unis avaient déjà coupé les subventions aux organisations non gouvernementales qui pratiquent ou défendent le droit à l’avortement. Ils veulent maintenant imposer leur politique réactionnaire et misogyne au monde entier.

Et les autres pays ont peu réagi. Mais il est normal que les puissances impérialistes qui utilisent le viol de guerre pour asservir et briser les populations ne mènent contre ces violences qu’un combat hypocrite, de pure façade. L’Onu ne sert à rien. Ou alors seulement à asseoir le pouvoir des pays impérialistes sur le reste de la planète.

Christine (AL Orne-Sarthe)

 
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