Edito : Libye-Hypocrisie !




Aux côtés des troupes américaines et britanniques, la France bombarde la Libye. Après avoir vendu des armes à Kadhafi, l’avoir accueilli en grandes pompes en 2007, la France retournerait sa veste. Allons donc ! Les préoccupations humanitaires, l’honneur « républicain », mis en avant (dans un bel unanimisme du PG à l’UMP) cachent mal la cynique banalité d’une intervention impérialiste. Bien sûr, les bombardements ont permis de stopper la contre-offensive kadhafiste. Sans aucun doute, ils ont permis de sauver la vie des insurgés de Benghazi.

C’est vrai.

Mais ce qui est également vrai c’est que le pouvoir sarkozyste, persuadé de la chute imminente du dictateur, s’est dit qu’il s’était trop vite hâté de reconnaître le Conseil national de transition en Libye.

Si Benghazi tombait, les capitalistes français perdaient à coup sûr le marché libyen. Difficile en effet de dire à Kadhafi, une fois les rebelles massacrés : « sans rancunes, hein ? À ce propos pour Areva… ».

Parce qu’au même moment, au Bahreïn, les grandes puissances occidentales laissent les insurgés se faire massacrer sans lever le petit doigt, nous ne pouvons pas croire une seconde à une intervention sans arrière-pensée. Pour la France, pour les USA, tant qu’un dictateur tient, il est le plus sûr garant de l’ordre mondial capitaliste.

L’intervention militaire ne se fait pas au nom du peuple libyen, c’est avant tout l’occasion inespérée d’une immixtion impérialiste dans le Maghreb en révolution. Et les troupes occidentales, une fois sur place, auront toute latitude pour borner la dynamique révolutionnaire au cadre bourgeois.

Alternative libertaire, le 26 mars 2011

 
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