Culture

Idées cadeaux : Une sélection... alternative




Voici quelques idées de cadeaux pour... subvertir un brin les traditions.

HISTOIRE

Dictionnaire (parfaitement lisible) de la Commune.

« La tentation, surtout dans un dictionnaire, serait de ramener toute la pensée de la Commune à une définition. C’est un vieux complexe : on veut posséder, on veut savoir. Toute notre tradition culturelle est une tradition de propriétaires. Il s’agit de s’approprier, et vite, l’essentiel. La Commune est révolutionnaire en ce sens, aussi, qu’il n’y a pas moyen de la réduire à ce point. » Actrices et acteurs, journaux, évènements, lieux emblématiques, mais aussi noms communs et notions, Bernard Noël propose une lecture labyrinthique de l’histoire de la Commune de Paris, un cheminement de A comme Aab Pierre Eugène à Z comme Zone. Son origine, son organisation et la terrible répression qu’elle subit, sont donc racontées par bribes à reconstituer, mais aussi analysées par l’auteur qui ne perd aucune occasion de confier ses propres commentaires : « La Commune est plus durable qu’elle n’a duré, de sorte que sa lumière voyage encore. »

L’Histoire peut donc aussi se lire à la manière d’un puzzle, puisque ce dictionnaire offre au lecteur la possibilité de construire son propre cheminement. Magistral et passionnant !

  • Bernard Noël, Dictionnaire de la Commune, L’Amourier éditions, 2021, 810 pages, 33 euros.

HISTOIRE

Nouvelle édition de La Grande Révolution de Kropotkine.

L’ouvrage fondamental sur la Révolution française, qui restitue à l’action populaire sa véritable place. Sources historiques à l’appui, Kropotkine montre en quoi cette action fut le véritable moteur de la révolution et l’élément déclencheur de toutes ses avancées. Depuis les insurrection paysannes de 1888, jusqu’au 9 thermidor, il restitue leur importance aux assemblées primaires dans les villes et les campagnes, aux sections sans culottes, à la commune. Comment elles pesèrent sur les assemblées nationales (la constituante, la législative, la convention) accaparées par la bourgeoisie au moyen du suffrage censitaire pour asseoir sa domination et s’approprier les richesses.

Il montre les ferments du communisme contenus dans les revendications et les actions populaires, autour de l’accès à la terre et du contrôle du commerce sur les biens de première et deuxième nécessités. Il montre enfin comment la terreur fut une arme pour canaliser ces contre pouvoirs et les vider de leur substance, mettant fin du même coup à la révolution.

Ce livre n’est pas seulement une œuvre historique magistrale, Kropotkine veut quelle serve à la révolution qui vient. Edité pour la première fois quatre ans après la révolution russe de 1905, elle pose des jalons pour la tâche à accomplir. Lénine ne s’y est pas trompé, qui le tenait pour un livre majeur, avant, à son tour, de devenir un homme d’Etat et de mettre ses pas dans ceux des fossoyeurs de la révolution.

  • Pierre Kropotkine, La Grande Révolution, éditions Atlande, 2021, 775 pages, 20 euros.

HISTOIRE

Une femme à la tête d’une colonne au combat : Mika Etchebéhère

« Nous croyions qu’en Espagne pouvait éclater un mouvement semblable à celui de la commune asturienne de 1934 et peut-être même la Révolution, la grande, celle que les communistes n’ont pu ou n’ont pas voulu déclencher en Allemagne quand le nazisme était encore à abattre et le pouvoir à la merci de qui voulait le prendre. » Mika Etcherbéhère (1902-1992) et son mari Hippolyte sont à Madrid en juillet 1936, lorsque « le peuple oublie le gouvernement et organise de ses mains la bataille farouche qui va durer près de trois ans ». Jusqu’en 1938, elle dirigera une colonne du POUM et livre ici ses souvenirs.

Au-delà de la relation sensible et extrêmement personnelle des événements, elle confie ses analyses tant des rapports humains que géopolitiques. Sans cesse critique, elle fait part de ses doutes à son mari, devant une église en feu, à propos d’un fusillé pour l’exemple qui passait son temps à piller. Elle accorde aussi une large place à ses préoccupations sur les rapports de genre, rare femme capitaine, à ce titre plus que tout autre soucieuse de justice pour gagner le respect des hommes.
Ces pages, libres et magnifiques, incontournables et essentielles, constituent un témoignage intense, passionnant et précieux sur la réalité du quotidien au front.

  • Mika Etchebéhère, Ma Guerre d’Espagne à moi, Une femme à la tête d’une colonne au combat, coédition Milena et Libertalia, 2021, 504 pages, 10 euros.

ROMAN

L’art de la joie

Modesta naît le 1er janvier 1900, dans une famille misérable, dans une région très pauvre de l’Italie. Dotée d’une force de caractère peu commune, elle arrive à tirer parti de chaque circonstance pour faire basculer son destin. Elle va ainsi découvrir le monde renfermé et austère des couvents, puis la richesse d’un domaine privé, traverser la guerre en résistante et vivre de nombreuses histoires d’amour  !
L’autrice, Goliarda Sapienza, était une intellectuelle très engagée à gauche  ; anarchiste, résistante, féministe, bisexuelle, elle se qualifiait elle-même de « religieuse marxiste défroquée ».

Elle a mis dans ce livre tout son engagement politique, antipatriarcal et libertaire. Le manuscrit, subversif et brillant, est refusé par toutes les maisons d’édition. C’est sa publication en France en 2005 qui lui apportera enfin la renommée qu’elle méritait (mais bien tard hélas, après son décès)

Cet énorme livre fait toujours peur quand on l’offre. Il arrive souvent qu’on on ne l’ouvre que plusieurs mois après l’avoir reçu... Mais une fois qu’on a commencé à s’y plonger, on finit par se dire que 800 pages, c’est bien trop court  !

  • Goliarda Sapienza, L’Art de la joie, éditions du Tripode, octobre 2016, 800 pages, 14 euros 50

HISTOIRE

L’âge d’or de la piraterie atlantique.

Vous avez en tête cette image d’un pirate avec une jambe de bois et un crochet à la place d’une main, et pourtant de personne d’autre dans cet état à la même époque ? C’est normal : au début du 18e siècle, la norme, c’était plutôt de ne pas survivre à ce type d’accident. Sauf que les pirates, ils avaient déjà inventé la Sécu !

Dans Pirates de tous les pays, Marcus Rediker vous fait partir à la découverte des idéaux et des pratiques concrètes des équipages pirates, qui comptent parmi les premières sociétés organisées anti-étatistes, internationalistes, égalitaires, anti-autoritaires, et autogestionnaires.

Ce voyage dans l’âge d’or de la piraterie est d’autant plus appréciable que le livre réussi à avoir la rigueur d’un travail universitaire (tout est sourcé) tout en restant très accessible au grand public. Un avantage conservé dans la très bonne traduction française proposée ici par Libertalia.

  • Marcus Rediker, Pirates de tous pays, L’âge d’or de la piraterie atlantique (1716-1726), éditions Libertalia, 2017, 312 pages, 10 euros.

HISTOIRE

Révolution et contre-révolution à Barcelone (1898-1938)

Spécialiste de l’histoire de l’anarchisme ibérique, Chris Ealham livre, avec ce portrait de Barcelone, une « histoire sociale des dépossédés inscrite dans l’espace ».

Il raconte comment, devenant la capitale industrielle de l’Espagne au XIXe siècle, elle connut de grandes transformations, depuis le plan Cerdà qui promettait, en 1859, une rénovation progressiste mais ne tint pas ses promesses et « céda le pas à une philosophie de la ville explicitement répressive ».

Cependant, au lieu de faire régner le calme, la violence d’État exacerba la violence sociale. Faute de moyen de résolution pacifique des conflits sur les lieux de travail, les luttes débordaient périodiquement dans les rues, augmentant le sentiment d’insécurité des bourgeois, lesquelles furent, tout au long du XIXe siècle, le théâtre de protestations. Les conflits galvanisaient les quartiers ouvriers, si bien qu’à la fin des années 1920, beaucoup de barris étaient des « espèces de petites républiques : organisés par le bas, sans privilège ni hiérarchie, ils constituaient un ordre socioculturel urbain largement autonome et des espaces assez libres. »

À travers cette passionnante étude sociologique, urbanistique, politique et historique de Barcelone Chris Ealham raconte quarante années qui ont profondément marqué la ville, devenue un temps le centre de la révolution mondiale.

  • Chris Ealham, Les Anarchistes dans la ville, révolutions et contre-révolution à Barcelone (1898-1937), éditions Agone, Collection « Mémoires sociales », 2021, 458 pages, 23 euros.

IDÉES

La Liberté ou rien !

Enfin, un ouvrage qui rassemble les écrits d’Emma Goldman ! C’est une somme d’articles brefs, incisifs, au style simple comme on aimerait en trouver davantage.
Née d’une famille démunie de Lithuanie en 1869, Emma Goldman a une enfance marquée par un père violent. Elle saisit la première occasion pour s’exiler aux Etats-Unis (à seulement 16 ans) où elle deviendra une grande figure de l’anarchisme et du mouvement social. Elle dénonce très tôt le patriarcat, le capitalisme, l’Etat. Son style simple et percutant fait d’elle une agitatrice et une propagandiste redoutable, « l’une des femmes les plus dangereuses d’Amérique » d’après Edgar Hoover. Virulente antimilitariste, à l’anticléricalisme prononcé, sa vie fut un combat de chaque instant en faveur des idées anarchistes, et elle fut une des pionnières dans la dénonciation des errements du communisme étatique.

Cette anthologie lui rend hommage, mais le plus bel hommage réside dans l’actualité de toutes ses réflexions sur les luttes passées pour les présentes et à venir.

  • Emma Goldman, La Liberté ou rien, Lux éditeur, octobre 2021, 368 pages, 18 euros.

ESSAI

Le Berceau des dominations

« Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c’est un oncle avec son neveu. Ou une grande sœur avec sa petite sœur. »

Le ton est posé dès les premières phrases. Plongeon sans filet dans ce grand « tabou » qu’est l’inceste. Où l’on découvre vite qu’il est bien moins interdit de le faire que d’en parler...

La thèse est simple  : non seulement l’inceste est très courant (un enfant sur dix est touché), mais en plus, il est au cœur du patriarcat, en imposant très tôt la loi du plus fort aux corps et aux esprit des opprimé-es.

Avec cette étude édifiante et très fouillée, Dorothée Dussy a donné un grand coup de pied dans la fourmilière. Il faut lire ce petit livre et l’offrir, afin de partager largement autour de nous les analyses qu’il contient. Parce qu’ici plus que jamais, l’intime est terriblement politique. Et parce que la prise de conscience de l’atrocité du système en place est le premier pas vers le combat  !

  • Dorothée Dussy, Le berceau des dominations  : anthropologie de l’inceste, éditions Pocket, avril 2021, 400 pages, 8 euros 20

ALBUM JEUNESSE

Acrobaties

Grâce à un habile changement de cadrages, ceux que l’on prenait jusque là pour des acrobates, se révèlent être des pirates à l’abordage. Le ballet se poursuit page après page avec la même élégance, mais la chorégraphie est maintenant organisée autour d’un but précis : accaparer le navire du camp d’en face. Comme si toute cette agitation belliciste n’était finalement qu’un spectacle.

Grande virtuose de l’album sans parole, Laëtitia Devernay, après Diapason et La Danse de la mer, propose une réflexion sur l’absurdité de la guerre et montre, in fine, une Nature qui, loin de s’enfermer dans des nationalismes imbéciles, des replis identitaires aux fondements incertains, multiplient les rencontres, les alliances, les échanges, les croisements, les réseaux, les entraides. Les ultimes plans de l’album laissent l’humanité partir vers son horizon improbable, dans la reproduction infinie du même scénario toujours recommencé, entre les Rouges et les Bleus, tandis que la faune et la flore sous-marines, bigarrées au possible, envahissent progressivement l’image, témoignant d’un tout autre art de vivre.
Véritable fable politico-écologico-philosophique.

  • Laëtitia Devernay, Acrobaties, éditions La Joie de Lire, 2021, 96 pages, 22,90 euros.

BD

Vive la F.A.R.C.E.

Après avoir empoché les subventions publiques, un patron sud-coréen s’apprête à fermer son usine lorraine – la référence à l’affaire Daewoo-Orion, au début des années 2000, est délibérée. Mais l’intrigue, ici, s’enrichit de fûts toxiques illégalement dissimulés, et de barbouzes qui liquident les ouvriers qui en savent trop. S’y ajoute un groupe de lascars partis dans un dérapage terroriste plus ou moins contrôlé… des attentats au purin signés de la « Fraction Anti-ami des Riches Coréens Exploiteurs (F.A.R.C.E.) ».

Nostalgiques de la bataille de la sidérurgie en 1979, et de la radio pirate Lorraine cœur d’acier, les personnages pensent qu’il ne leur reste plus que l’action avant-gardiste, entre potes. L’aventure les mènera plus loin qu’attendu ! Campés par le romancier Zilber Karevski et par le dessinateur Manolo Prolo – qui illustre souvent Alternative libertaire –, les personnages sont délicieux : Teodor, ex-prof devenu ouvrier, qui a eu l’idée de ce maquis balkanique des temps modernes ; Rachid le rockeur à banane « de religion alcoolophobe » ; Mégane, l’avocate un poil blasée par ce cirque ; Paul le toto-hacker ; et les deux vieux de la vieille : Gérard, stentor syndicaliste et Jean-Pierre, binoclard barbu « genre anarchiste russe ». Le tout dans un décor cabossé, poisseux, un paysage lorrain meurtri par l’industrie, re-meurtri par son départ. Pas sentencieuse ni didactique, c’est de la très belle BD, du roman noir.

  • Zilber Karevski, Manolo Prolo, Vive la F.A.R.C.E., Paroles de Lorrains, 2021, 20 euros.

BD

L’histoire de la brebis qui ne voulait pas être tondue.

Elle n‘a pas du tout « l’esprit de troupeau ». Les autres brebis la détestent parce qu’elle est « improductive » : elle a refusé les béliers. Alors, pour échapper à sa « délicate condition de côtelette », elle se taille une crête sur le crâne, la peint en bleu, raconte qu’elle a la gale et s’enfuit de la ferme d’Albert.

Mais la vie sauvage n’est pas non plus de tout repos, entre les chasseurs, le camp militaire et l’obligation de prouver son « utilité sociale » aux autres animaux qui semblent avoir reproduit notre société… dans ses moindres défauts. Heureusement, un vautour philosophe, un mouflon caricaturiste, un corbeau prévenant, des blaireaux débonnaires et d’autres marginaux vont se montrer plus accueillant.

Avec beaucoup de talent et d’humour, Muriel Lacan dévoile les petites manigances du pouvoir. La peur du loup est instrumentalisée pour justifier l’instauration de l’état d’urgence et détourner l’attention de la construction de projets d’aménagement bénéfiques… pour ceux qui les décident ! Les consultations démocratiques ne le sont guère. La transition écologique, de l’enfumage. Et nous n’ignorons plus désormais que la mal dont nous souffrons depuis si longtemps, se nomme : xyloglossiphobie, l’allergie à la langue de bois !

Heureuse découverte des Journées d’été, grâce à la librairie partenaire Le Pré aux livres, de Marvejols.

  • Muriel Lacan, La Brebis galeuse, l’intégrale, éditions du Larzac, collection « Du pain sur la planche », 2019, 176 pages, 28 euros.

BD

De Pompidou à Macron, enquêtes sur les racines de la violence économique : Le Choix du chômage

Le journaliste Benoît Collombat, accompagné de l’illustrateur Damien Cuvillier, ont rencontré d’anciens ministres, conseillers de présidents de la République, directeurs du trésor ou du FMI, des économistes, des juristes, des sociologues, des philosophes des banquiers. Tous ont contribué ou assisté à la victoire idéologique du néolibéralisme, qui a permis de mettre l’État au seul service du marché, et l’organisation du monde à celui de l’économie et de la finance.

Résultat de trois ans et demi d’enquête, cette bande dessinée retrace les « moments de bascule historiques » et démontre comment le chômage est délibérément utilisé depuis quarante ans dans l’intérêt du système économique.

Le cynisme des logiques néolibérales est magistralement mis en lumière, par ses protagonistes même. La violence économique est bel et bien un choix politique et la répression désormais la seule réponse apportée aux révoltes populaires engendrées par celle-ci, tandis que menace la convergence des néolibéraux avec l’extrême droite.

Nous ne pouvons qu’inciter fortement à la lecture de cette somme extrêmement documentée et dans laquelle on sera certainement tenté de se replonger régulièrement.

  • Benoît Collombat et Damien Cuvillier, Le Choix du chômage, De Pompidou à Macron, enquêtes sur les racines de la violence économique, éditions Futuropolis, 2021, 288 pages, 26 euros.

JEU

Antifa : un jeu ludique, militant et formateur.

Louise la musicienne, Martine la syndicaliste, Markus le photographe… La diversité de la lutte antifasciste est incarnée par les personnages du jeu Antifa, développé par les camarades de La Horde. Dans ce jeu de plateau, vivez le quotidien d’un groupe antifasciste, confronté chaque mois à l’actualité, du meeting d’un candidat souverainiste à la commémoration de la Nuit de Cristal ou au soutien à un squat local.

Vous devrez réagir en organisant des actions (concert de soutien, manifestation, podcast…), en étant limité par les moyens (humains, financiers, temporels) du groupe. Le jeu illustre fidèlement la vie d’une organisation militante, tiraillée entre ses ambitions, ses possibilités et les aléas du quotidien, de la météo à la répression policière. Facile à prendre en main, rendu extrêmement adaptable à un contexte de « jeu d’apéro » par son découpage en mois courts, Antifa permet une grande liberté : on peut aussi bien jouer quelques dizaines de minutes, que mener un des scénarios proposés par les créateurs sur plusieurs mois, ou inventer sa propre aventure à la manière d’un jeu de rôle.

Au-delà de l’aspect ludique, c’est également un support de formation, qui permet de montrer à des sympathisant⋅e⋅s la réalité d’un engagement militant, la complexité des tâches qu’il implique, mais aussi la possibilité de construire collectivement des actions enthousiasmantes. Un excellent moyen de donner une image plus fidèle de la lutte antifasciste dans toute sa diversité.

  • Antifa, le jeu, coédition Libertalia & La Horde, 2021, 30 euros.

JEU

Moi c’est Madame !

Vous voulez apprendre à vous défendre contre le patriarcat en jouant ou le visibiliser auprès de votre entourage ? Moi c’est Madame est un jeu de carte pour ne pas se laisser faire et apprendre à riposter contre les attaques sexistes. Le jeu se veut extrêmement réaliste : vous êtes attaquées au travail, en couple, dans la rue, sur les réseaux sociaux, etc. Les cartes ripostes sont là pour vous aider à imaginer une défense ou une contrattaque féministe, et vous aideront à avoir de splendides punchlines en tête pour la prochaine fois où un homme se montrera (oh surprise) sexiste.

C’est un jeu coopératif qui permet enfin de rigoler du sexisme, mais aussi de permettre aux femmes de partager leurs histoires, se soutenir et trouver ensemble leurs armes pour lutter contre les remarques et attaques sexistes. Le jeu comporte aussi des défis et des challenges.

Si vous avez eu un petit extra de fin d’année, on vous conseille les cartes anti machos, à donner aux relous quand vous n’avez pas de temps à perdre !
Ce jeu a été pensé pour les adultes, mais peut être joué avec des ados. Toutefois, lisez les cartes avant, et peut être retirez en si vous ne les trouvez pas approprié pour l’âge.

  • Moi c’est Madame, Jeu de 220. De 3 à 6 joueurs.ses, pour des parties d’environ 45 minutes. À partir de 16 ans. moicestmadame.fr

CD

La Commune refleurira… en chansons

Double hommage, à celles et ceux qui l’ont faite et aux poètes qui l’ont évoquée. Agnès Bihl et Michèle Bernard, La Mal Coiffée et Christian Olivier, HK, Mouss et Hakim, le Choeur du Lamparo, Les Ogres de Barback et d’autres encore, se fendent tout à tour de leur reprise, poignante ou entêtante, joviale ou toute en retenue. François Morel lit aussi quelques textes, dont le sublime éditorial de Jules Vallès pour Le Cri du peuple, qui ne manquera pas de vous arracher quelques larmes.

Les combats, les espoirs sont racontés, mais aussi la répression versaillaise, prétexte à couplets déchirants, comme ceux de la toujours aussi bouleversante, édifiante et inspirante Semaine Sanglante, par les Croquants.
Ces nouvelles interprétations sont l’occasion de redécouvrir ces chansons.

Collectif, La Commune refleurira, Irfan le label, 2021, 15 euros.


ESSAIS

Coup pour coup : 5 livres pour 25 euros

Dans un petit format (15x15 cm), sur 80 à 96 pages et pour 5 euros, les éditions Syllepse ont créé cette nouvelle collection. Cinq titres sont déjà disponibles :
On fabrique, on vend, on se paie. Lip 1973, de Charles Piaget (voir AL n°321).

Contre l’antisémitisme et pour le droit du peuple palestinien, de Pierre Stambul. L’ambition émancipatrice historique des peuples juifs d’Europe et d’ailleurs ne peut s’incarner dans un État colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Nous récusons l’équation Juif = sioniste et donc antisioniste = antisémite.
La lutte contre l’antisémitisme doit retrouver l’universalisme de l’époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par celle de toute l’humanité, conclut l’auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre.

Birmanie, la révolution de printemps, par Frédéric Debomy. Après le coup d’État militaire, le mouvement de résistance a pris forme : manifestations, auto-organisation, grève générale, solidarités, lutte armée… L’histoire récente de la Birmanie et de son mouvement de désobéissance civile contre la dictature par un auteur impliqué dans le soutien à la lutte du peuple birman.

Face au COVID-19, nos exigences, leurs incohérences, par Alain Bihr.
Ouvrage d’intervention autant que d’analyse, il prend position sur les principales questions politiques que soulève l’actuelle pandémie et formule des propositions pour que de pareilles crises ne se reproduisent plus.

Désobéissances ferroviaires, par Christian Mahieux. Comment, à travers les générations, se sont transmis un esprit et des pratiques de résistance sociale individuelle et collective, dans un milieu où l’« obéissance passive aux signaux » est la règle de base. Un siècle de lutte des classes sur les rails, à travers sabotages, blocage de trains, et plusieurs grèves illégales, interdites, mais bien réelles.

On fabrique, on vend, on se paie. Lip 1973, Charles Piaget, éditions Syllepse, 80 pages, 5 euros, 2021.

Contre l’antisémitisme et pour le droit du peuple palestinien, Pierre Stambul, éditions Syllepse, 80 pages, 5 euros, 2021.

Birmanie, la révolution de printemps, Frédéric Debomy, éditions Syllepse, 92 pages, 5 euros, 2021.

COVID-19, nos exigences, leurs incohérences, Alain Bihr, éditions Syllepse, 98 pages, 5 euros, 2021.

Désobéissances ferroviaires, Christian Mahieux, éditions Syllepse, 80 pages, 5 euros, 2022.

Par Christian Mahieux, Dominique (UCL Angers), Ernest London (UCL Le Puy-en-Velay), Gérard (UCL Saint-Denis), Guillaume Davranche (UCL Montreuil), Hugo (UCL Montreuil), Louison (UCL Montreuil), Mélanie (UCL GPS), Pablo (UCL Saint Denis)

 
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