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Nicole Van Enis est une militante féministe de longue date et une des animatrices de la librairie associative autogérée de Liège, Barricade. Elle nous propose, en moins d’une centaine de pages, une découverte de l’histoire des mouvements et des théories féministes.

Le premier chapitre rappelle quelques fondamentaux. L’auteure énonce tout d’abord deux définitions du féminisme comme prise de conscience personnelle et collective. Il concerne aussi bien les hommes que les femmes. En outre, le féminisme n’est pas une lutte sectorielle, mais transversale. Enfin, l’auteure réaffirme le caractère politique du mouvement féministe : il se donne un objectif de transformation sociale radicale. A noter qu’elle effectue également un point sur la notion de « genre » très utilisée actuellement.

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteure revient sur la classification par vagues qui est utilisée (bien que discutée également) par certaines théoriciennes féministes pour organiser l’histoire du mouvement. Elle commence par rappeler les prémisses du mouvement en particulier au moment de la Révolution française. Mais la première vague ne se déploie véritablement qu’à partir de la fin du XIXe et pendant la première partie du XXe siècle pour réclamer des droits civils et politiques égaux entre hommes et femmes. La seconde vague prend son essor à partir de la fin des années 1960. L’auteure la présente comme marquée par une revendication de libération individuelle et sexuelle. Enfin, la troisième vague, qui émerge à partir des années 1980, est qualifiée par l’auteure de réseau global au caractère transnational. Le chapitre est agrémenté en outre d’un tableau chronologique, ainsi que d’une petite histoire des publications féministes en France et en Belgique.

La troisième partie s’attache à une exposition des principaux courants théoriques du féminisme : féminisme libéral-égalitaire, féminisme marxiste, féminisme radical matérialiste, féminisme radical différentialiste, féminismes post (postféminisme ou postmoderne, théorie queer), éco-féminisme. Elle fait également un sort au courant antiféministe dit « masculiniste ». Le chapitre s’achève sur un tableau qui reprend de manière synthétique les différents courants évoqués. L’ouvrage se termine par un petit bilan et une bibliographie. Au final, une petite introduction très pédagogique pour s’initier au féminisme.

Irène (AL Orléans)

 Nicole Van Enis, Féminismes pluriels, Bruxelles, Les Editions Aden, 2012, 87 p., 10 euros

 
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