Tract Alternative Libertaire 17 Octobre 2009

Pour les luttes feministes : l’unité fait la force !




Le patriarcat se porte bien...

Contrairement à ce que veulent nous faire
croire les média, les inégalités homme-femme
sont toujours importantes. Qui fait le ménage ?
Les femmes ! Elles passent presque 2 fois plus
de temps que les hommes sur les travaux
domestiques. Qui s’occupe des enfants ?
Encore les femmes !

45 minutes consacrées par
jour aux enfants contre 15 pour les hommes...
Après la naissance, c’est la mère qui prend sur
son temps libre et se prive (40% arrêtent une
activité extérieure contre seulement 20% des
hommes). Et elles continuent de s’occuper des
autres, même au travail : elles représentent
75% des professionnel-les d’éducation, de
santé et d’action sociale et 62% des services à
la personne !

Au boulot, qui touche le moins de salaire ? Les
femmes ! A poste, temps de travail et expérience
égaux, les femmes gagnent 20% de
moins que les hommes.

Les femmes sont également invisibilisées par
les média : alors qu’elles représentent la moitié
de la population seules 33% des personnes
passant à la télé sont des femmes...

Menaces tous azimuts

Parallèllement à cette situation de stagnation,
les attaques du gouvernement contre les droits,
acquis ou encore à conquérir, des femmes et
des autres oprimés du système patriarcal se
multiplient. Le droit à l’avortement est
aujourd’hui clairement en danger : fermeture
de dizaines de centres IVG anoncée cette
année dans toute la France, refus de certains
médecins de mettre en place l’IVG médicamenteuse,
rendez-vous très difficiles à obtenir...

La crise économique touche tout particulièrement
les populations les plus fragilisées et précaires,
notamment les femmes. De même, les
attaques tous azimuts sur les services publics
ne font qu’augmenter le fardeau quotidien des
femmes qui assument la quasi totalité des
tâches liées aux enfants et aux vieux. La
retraite jusqu’ici à peu près assurée aux femmes,
même quand elles ont dû s’arrêter de travailler
pour élever des enfants est également
remise en cause.

L’homophobie et la transphobie doivent également
être vivemment combattues et non minimisées
comme souvent par les médias et le
gouvernement.

Nous revendiquons :

 l’égalité salariale hommes-femmes

 la fin des discriminations à l’embauche et la
mixité au travail

 la progression de carrière égale hommesfemmes

 le respect du droit d’asile notamment pour les
femmes en danger

 un vrai service public de la petite enfance et
l’abandon des jardins d’éveil

 le maintien des centres IVG et l’ouverture de
nouveaux

 le droit absolu à la contraception et à l’avortement
gratuits

 un statut de l’individu et pour les droits
sociaux et économiques détachés de l’appartenance
ou non à un couple

 la reconnaissance de toutes les formes de vie
commune librement consentie et d’éducation
partagée des enfants

Féministes de tous les pays...

Pour combattre efficacement le système
patriarcal, le mouvement féministe doit être
uni dans toutes ses composantes. La manifestation
nationale pour les droits des femmes du
17 octobre 2009 est un moment important de
cette lutte qui rassemble largement les organisations
féministes, syndicales et politiques.

Mais elle doit aussi être une étape pour continuer
à élargir le mouvement en réunissant toutes
et tous les opprimé-es du patriarcat : toutes
les femmes, quelle que soit leur origine et leur
orientation sexuelle, les homosexuels, les
bisexuel-les, les personnes transgenres ou
intersexes, et tous les hommes qui refusent le
modèle viril et dominateur. Et parmi ces
opprimé-es, celles qui sont les plus vulnérables
comme les femmes migrantes ou les prostituées.

Travailler à l’unité nécessaire du mouvement
féministe, c’est aussi ne pas se laisser
diviser par les débats difficiles tels que celui
sur la burqa, éviter la confusion entre défense
de la laïcité et islamophobie et accepter de
mener sereinement les débats qui doivent être
menés sur ces oppressions qui traversent les
femmes comme le racisme, ou encore sur la
prostitution.

Abolitionnistes, nous pensons
qu’il faut continuer la lutte contre le système
prostitutionnel, notamment en soutenant clairement
les prostituées contre le prohibitionnisme
de fait que pratique la France depuis
2003, et en faisant valoir nos arguments contre
ceux des réglementaristes. Il s’agit là d’un
enjeu politique majeur quant au renouvellement
générationnel du mouvement féministe
 : le renouveau du réglementarisme
en France rend nécessaire de nouvelles
explications du projet
abolitionniste et, plus
généralement, de ce qu’est
l’ennemi principal,
à savoir le
patriarcat.

Tract AL 17 Octobre 2009
 
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