Avril 2009

Lettre des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis - N°3




Lettre des communistes libertaires du 93
N°3 - avril 2009

Edito - Et maintenant ?

Deux millions de personnes dans la rue le 29 janvier, trois millions le 19 mars. Incontestablement, ces mobilisations ont été des réussites du point de vue de la participation.

Mais du point de vue des résultats ?

Le pouvoir reste totalement autiste. Il s’agite sur la rémunération des patrons sans rien décider, il mime la colère contre les licenciements sans agir. Sarkozy, Fillon et l’UMP n’ont rien à proposer, parce qu’ils sont de fidèles défenseurs du capitalisme.

Comment pourraient-ils s’en prendre aux causes de la situation actuelle, alors qu’ils se sentent investis d’une mission sacrée : sauver ce système inique et surtout tous leurs amis qui en profitent, actionnaires, spéculateurs et grands patrons du CAC 40.

Les syndicats ne savent pas quoi faire de leur succès. Ils peinent à décider d’une suite. Aidons-les. Les travailleurs et travailleuses doivent prendre leurs luttes en main. Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

La Guadeloupe et la Martinique ont montré que la détermination et la lutte peuvent gagner.

Inspirons-nous en.


En Bref

Communauté d’agglomération : Sans aucune consultation démocratique, les mairies de Montreuil, Romainville, Pantin, Le Pré saint Gervais, Les Lilas, Noisy-le-Sec, Bagnolet, Bondy, Bobigny veulent créer une communauté d’agglomération. Le réseau Alter-Agglo93 s’est créé pour que ça ne se décide pas sur notre dos.

Réunions publiques AL en Seine-Saint-Denis : une bonne trentaine de personnes pour chacune des réunions publiques organisées par Alternative libertaire dans le 93 en février (Saint-Denis et Noisy-le-Sec). Encourageant !

Autocollants. De nouveaux autocollants d’Alternative libertaire : Grève générale, Aux capitalistes de payer leur crise, Lutter, s’organiser.


Où va la Poste ?

Les partisans de la privatisation voulue par Sarkozy prétendent que le transport des colis et plis, ainsi que les services financiers, seraient proposés à moindre coût pour une qualité meilleure. Or ce que nous disons, c’est qu’une privatisation pourrait au contraire générer une augmentation du prix, une dégradation de la qualité des services et des charrettes de licenciements. Ce serait aussi la disparition de la péréquation tarifaire qui mènerait à la fermeture des bureaux de poste non rentables, notamment dans les zones rurales, les zones populaires urbaines ou les quartiers à la population vieillissante. Les capitalistes insistent sur la liberté de choisir son opérateur postal dans un paysage concurrentiel synonyme d’abaissement des coûts du travail (les salaires) au nom de la rentabilité (les profits). C’était déjà l’argument avancé pour justifier le changement de statut de France Télécom en 1996. Le résultat a été brillant avec 70 milliards d’euros de dettes en 2001.

C’est pourquoi AL revendique urgemment :
 l’arrêt du processus de privatisation de la Poste (et si un référendum national est nécessaire pour interrompre ce processus, nous ferons campagne en faveur du refus de l’ouverture du capital, prélude à la privatisation) ;
 une réorientation sociale de ses politiques économiques en direction du maintien et de la relance d’un service public efficace au nom de l’intérêt des usagers ;
 un plan salarial de suppression de tous les contrats précaires par leur transformation en CDI, ainsi qu’une augmentation immédiate de tous les bas salaires à hauteur minimale du salaire médian (1550 euros).

Et c’est pourquoi AL participe au Comité National de Défense du service public postal opposé à l’ouverture du capital, comme à ses déclinaisons départementales et locales.

Concrètement, cela s’est traduit par un calendrier de luttes locales inscrites dans le cadre unitaire du Comité 93 de défense de la Poste :
 22/11/08 : signatures de la pétition et diffusions de tracts à Bobigny, à Pantin, à Saint-Denis et à Montreuil.
 13/12/08 : diffusion d’un tract et signature de la pétition nationale à Bondy.
 29/01/09 à Aubervilliers et 19/03/09 à Pantin : diffusion du tract unitaire, signature de la pétition nationale et spectacle de rue.


A Saint-Denis, la Poste spécule sur l’immobilier

Samedi 14 février, un collectif d’associations, d’organisations syndicales et politiques (dont Alternative libertaire Saint-Denis) a occupé un immeuble place du 8 mai 1945 à Saint-Denis. Cet immeuble inoccupé depuis plusieurs années appartient à la Poste. 9 familles y sont relogées. Sous la pression, la mairie de Saint-Denis se sent obligée de soutenir et a pris un arrêté de réquisition.

La Poste fait de la spéculation immobilière en conservant des logements vides. C’est l’illustration de la logique de profit de la direction de la Poste. Le service public ne l’intéresse pas, seule compte la rentabilité financière !

Elle pousse le cynisme jusqu’à réclamer l’expulsion des familles relogées. Résultat : la Poste perd son référé contre l’occupation, et la Justice, pourtant rarement du côté des mal-logés, condamne la Poste à payer les frais de justice !

L’occupation continue. Passez soutenir les relogés !


Michelet-Bondy : le compte n’y est pas

Après plus d’un an de lutte, il reste encore 10 sans-papiers du 50 rue Michelet que la préfecture ne veut pas régulariser. Nous, résidents et soutiens, refusons totalement cette décision inique. Tous les résidents doivent avoir des papiers !

Plus d’un an de lutte, plus de 1500 signatures de la pétition de soutien, 300 lettres de soutien des voisins du 50 rue Michelet : c’est par la mobilisation, la solidarité et la détermination que 29 régularisations ont été arrachées, sur les 39 dossiers déposés. C’est par les mêmes moyens que nous obtiendrons satisfaction pour les 10 derniers Bondynois du 50 rue Michelet maintenus par la préfecture dans l’insécurité administrative, la peur des rafles.

Nous continuerons la lutte jusqu’à ce que tous aient des papiers.

Ces régularisations sont indispensables pour empêcher la pression du propriétaire du 50 rue Michelet sur les habitants. Les agissements de ce marchand de sommeil ne cesseront que si les habitants peuvent se défendre, et pour cela, ils ont besoin de papiers en règle.

Vous pouvez nous aider ! Soutenez-nous !
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