Tract d’AL Alsace

Fessenheim : Un dernier p’tit vert pour la route ?




Entre le « Grenelle de l’environnement », la taxe carbone, « Une vérité qui dérange » d’Al Gore, les pub télévisées d’EDF, du gouvernement, de Total, d’Artus Bertrand et de la SNCF pour les économies d’énergie, les petites fleurs ou le ferroutage, le Pacte écologique et « Le syndrome du Titanic » de Hulot, l’idéologie du « développement durable » est devenu le nouveau Graal des boîtes de com’ ! Résumée en slogans, l’écologie sert surtout à faire gagner des voix, des places au box office et une crédibilité à des grandes entreprises, qui en ont bien besoin ! Est-il possible de recycler le capitalisme dans l’écologie ?


Le syndrome de Fessenheim

Dans le monde merveilleux des écolocathodiques, le nucléaire est toujours considéré comme une énergie « propre », et exclue à ce titre de toutes les discussions du Grenelle de l’environnement. Pourtant, le nucléaire est loin d’être sans risques, comme en témoignent les multiples incidents constatés ces dernières années. Du risque d’explosion évité de justesse à la centrale de Blaye (près de Bordeaux) pendant la tempête de 1999, à la série d’incidents de la centrale du Tricastin (Drôme), en passant par le risque terroriste d’attaque type 11 septembre, révélé en 2005 par un document classé confidentiel défense. De plus en plus, le nucléaire ne supporte même plus le beau temps : les canicules successives, de plus en plus fréquentes, multiplient les dangers : rejet d’eau trop chaude pour l’écosystème dans les cours d’eau, assèchement accéléré et manque d’eau de refroidissement du réacteur.

Heureusement, on sait bien depuis Tchernobyl que les problèmes n’arrivent qu’aux autres, que le nucléaire ne serait dangereux qu’entre les mains de l’Iran. Grâce à l’action des dévoués experts d’EDF, du gouvernement et de la DST, la population n’a pas à vivre dans l’anxiété de ces risques ! Ils sont systématiquement cachés, puis niés si découverts. L’Etat français, suite à la glorieuse épopée du Rainbow Warrior, réprime de plus belle en espionnant Greenpeace et le Réseau « Sortir du Nucléaire », interpelle le porte parole du réseau et interdit les manifestations, fort de son succès lors du sommet de l’OTAN. Mais pourquoi réprimer l’écologie si chère au gouvernement ?

Home, sweet home

Fidèle à sa tradition, la droite française a inauguré sa période verte en invitant les écolos à Grenelle, là même où les syndicats avaient trahi les ouvriers 40 ans plus tôt.

C’est là que le « développement durable » a accédé au statut de vérité d’Etat, prétendant concilier les intérêts capitalistes et environnementaux, trahissant ainsi des décennies de combat écologiste.

Il n’en sort que des mesures cosmétiques et autres « fiscalité verte », faisant l’unanimité de droite à gauche, mais qui font peser l’effort de guerre (médiatique) exclusivement sur les utilisateurs et utilisatrices, qui devront payer un modèle de production et de consommation qu’ils et elles n’ont pas choisi.

C’est bien la perpétuation du modèle productiviste que cherche à justifier le « développement durable », pour créer l’illusion d’un capitalisme vert. Dès 2006, le rapport Stern (Royaume Uni) expliquait le risque que faisait courir le réchauffement climatique au capitalisme : 20% de croissance mondiale en moins. Pas touche à la sainte croissance ! Pour sauvegarder les profits, il fallait inventer le capitalisme vert… mais si ces pauvres idiots de consommateurs peuvent en faire seuls les frais, tant mieux !

Sortir du capitalisme, une vérité qui dérange !

Toutes les sources d’énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon et uranium) s’épuisent en faisant le jeu de la bourse : Total bat tous les records de profits. Le modèle contemporain ne profite qu’aux patrons ! Il est illusoire de concevoir des sources alternatives d’énergie non-polluantes sans changer radicalement de mode de production et consommation et sans réduire drastiquement notre exploitation des ressources. Ce ne sont pas les élites actuelles (de la droite à la gauche gouvernementale), mesurant leur réussite en terme de croissance, qui peuvent apporter une solution. Si l’écologie doit nécessairement devenir l’affaire de tous, il faudra d’abord que la collectivité se réapproprie les moyens de production et de décision !

Estimer les besoins de la population ne peut se faire que par la démocratie directe ! Seules les assemblées d’habitants et habitantes peuvent décider de leurs besoins réels, et non pas des politiciens soumis aux intérêts des groupes industriels.

Mettre la production au service de la population ne peut se faire que par l’autogestion ! Les assemblées des travailleurs et travailleuses sont les seuls capables de faire fonctionner la production en respectant à la fois les impératifs de l’environnement dans lequel ils vivent et les besoins humains.

Une telle production, décidée et effectuée collectivement par les habitants et habitantes, est naturellement relocalisée au plus proche des utilisateurs et utilisatrices.

L’environnement est à l’image de la société humaine, la lutte écologiste passe donc par la lutte sociale !

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Faites un geste pour l’environnement :
Arrachez les affiches d’extrême-droite !

En octobre, Alternative Libertaire vous propose quelques petits gestes simples pour protéger votre cadre de vie :

⋆ arrachez toutes les affiches d’extrême-droite dans votre rue,

⋆ arrachez ou recouvrez les autocollants,

⋆ soyez attentifs à toute forme de violence raciste,

⋆ organisez ou participez à des actions de résistance...

Pour sauver la planète, éliminons le fascisme !

 
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