Pleins feux

Privé.es d’emploi et précaires : Vingt ans de mobilisation, ça continue !




Samedi 3 décembre, jour des manifestations de défense des personnes privées d’emploi et précaires, des actions directes ont eu lieu à Fougères (35), pour perturber un job dating, au grand dam du patronat et de la presse locale.

Samedi 3 décembre plusieurs manifestations ont eu lieu dans différentes villes de France à l’appel de quatre organisations [1]. Cette manifestation annuelle des privées d’emploi et précaires avait en cette fin d’année pour revendication principale la lutte contre la nouvelle réforme de l’assurance chômage. Cette vingtième édition a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans toute la France.

Du côté de Fougères une action de diffusion de tracts a été faite le 1er décembre devant un job dating organisé en grande pompe par la mairie macroniste, le patronat (la CCI d’Ille-et-Vilaine) et le journal local (La Chronique républicaine). Une trentaine d’entreprises étaient présentes pour 300 postes à pourvoir. Nous avons fait la promotion de notre comité chômeurs, chômeuses et précaires CGT et mis en avant les luttes locales qui s’étaient déroulées cette année, ou encore en cours, dans plusieurs de ces entreprises. Nous y avons aussi appelé à une lutte commune entre personnes en emploi et sans emploi. C’est alors que nous avons reçu la visite du directeur de La Chronique  : « Ce n’est pas le lieu pour faire ça, les entreprises ont payé pour être ici et vous leur faites de la mauvaise publicité ». Nous avions donc troublé la quiétude ambiante.

Qu’en est-il des emplois à pourvoir  ? On retrouve comme partout les métiers en tension, mal payés ou avec des conditions de travail difficiles (bâtiment, commerce, agro-alimentaire, logistique, maroquinerie, service à la personne) et des contrats précaires  : CDD, intérim. Quatre cents personnes sont tout de même passées. Mais le ton de l’article de La Chronique républicaine est tout autre  : « Pas facile en effet pour les entreprises de recruter, dans un secteur où le taux de chômage était de 4,7 % à la rentrée de septembre ». On y trouve aussi l’interview d’un recruteur malheureux  : « Nous appelons cela un marché de candidats, les candidats ont le pouvoir, Il y a dix ans les recruteurs choisissaient parmi des candidats. Aujourd’hui, c’est le candidat qui choisit son entreprise. [Ils] vont au plus offrant […], nous interrogent sur les conditions de travail […] la présence de vestiaires, la mise à disposition de vêtements de travail, la possibilité de déjeuner sur place dans une cantine, etc. ». Ce ne sont pourtant que des demandes très basiques en soit.

Si les pauvres disparaissent des statistiques, la pauvreté, elle, explose  ! Alors, le pouvoir est-il vraiment du côté des candidates  ? Non, car le rapports de force est toujours du côté des exploiteurs, le syndicalisme n’est plus adapté aux formes précaires du travail et les actes de résistance isolés sont risqués. Tout n’est pourtant pas perdu. Reconstruire de l’entraide et de la solidarité à travers une nouvelle forme de Bourse du travail pourrait être une solution.
Le CNTPEP organise une action d’occupation simultanée des agences Pôle-emploi dans plusieurs villes de France le 28 décembre. À cet heure nous ne savons pas encore le résultat de cette action mais ce ne sera que le début d’une montée en puissance de notre résistance !

Alexis (UCL Fougères)

[1Le Comité national des travailleurs privés d’emplois et précaires (CNTPEP-CGT), le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), l’Association Pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et des précaires (APEIS) et Agir ensemble contre le chômage (AC !).

 
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