Programmes scolaires : Quand les cathos se mêlent d’éducation




Le programme de SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) de première change à la prochaine rentrée. L’ouverture aux questions de sexualité et de genre provoque la colère des catholiques.

Dans le nouveau programme de SVT, la partie féminin-masculin comporte les indications suivantes (extraits) :

« Il s’agit d’aider l’élève à la prise en charge responsable de sa vie sexuelle. Différencier, à partir de la confrontation de données biologiques et de représentations sociales ce qui relève :
– De l’identité sexuelle, des rôles en tant qu’individus sexués et de leurs stéréotypes dans la société, qui relèvent de l’espace social ;
– De l’orientation sexuelle qui relève de l’intimité
(Séries ES et L) »

Le programme aborde aussi la contraception et le plaisir, en associant ce dernier à l’activation du système cérébral de récompense.

Dans les manuels scolaires, on peut donc trouver :
– Une étude récente qui montre bien l’influence du contexte social : à Hambourg en 1970, dans les années de la révolution sexuelle, 18% des adolescents avaient des activités homosexuelles alors qu’en 1990, avec le sida et les changements culturels, ils n’étaient plus que 2% (Bordas).
– Je peux être un homme et être attiré par les femmes. Mais je peux aussi me sentir 100% homme viril et être attiré par les hommes. Et je peux être une femme attirée par les hommes ou une femme attirée par les femmes
(Belin).

Bordas parle même, de façon approximative, de la théorie du genre utilisée par opposition au sexe biologique, pour faire référence aux constructions sociales du féminin et du masculin.

Tsunami dans les bénitiers

Christine Boutin a écrit à Luc Chatel, ministre de l’éducation, en demandant « comment peut-on présenter dans un manuel... une idéologie qui consiste à nier la réalité : l’altérité de l’homme et de la femme ».

Pour les cathos, le fait que la différence sexuelle soit sociale et que l’inclinaison sexuelle soit culturellement influencée est une atteinte inacceptable à l’universalité de l’hétérosexualité, car elle fait de l’homosexualité une possibilité légitime, ce qui menace les fondements du patriarcat auquel ils et elles sont attachées.

L’enseignement qui fait de la sexualité humaine un comportement impulsé par la recherche du plaisir maximal est tout aussi insupportable aux catholiques pour qui le sexe est seulement lié à la procréation. Parler de plaisir est une remise en cause inacceptable de la tristesse de leurs dogmes.
Quand en plus les manuels parlent de contraception, de la pilule du lendemain et de l’IVG médicamenteuse, rien ne va plus.

Et la Présidente du Parti Chrétien-Démocrate de couiner contre l’atteinte inacceptable à la liberté d’éduquer les enfants dans l’obscurantisme. « Je n’accepte pas que les parents soient ainsi dépossédés de leur rôle d’éducateurs : c’est à eux qu’il revient de prendre en charge l’éducation affective et sexuelle de leurs enfants. L’État n’a pas le droit de s’attribuer ce rôle et de s’immiscer ainsi dans la formation de la conscience des jeunes. »

Elle demande le retrait des manuels incriminés et menace de représailles électorales. Des associations catholiques, des évêques sont intervenus auprès des pouvoirs publics. L’Éducation nationale calme le jeu en renvoyant au libre choix du manuel par les établissements, tous les manuels n’ayant pas le même niveau de compréhension et de description des mécanismes du genre.

Partout, toujours, les religions combattent les théories progressistes, le droit des femmes et celui des homosexuel-les et se mêlent du pouvoir temporel. À nous de veiller à ce que leur mauvaise influence ne sorte pas des églises.

Christine (AL Orne)

 
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