Dico anti-technocratique : « La société conviviale »




La critique de la technocratie, des orientations prises par les technologies actuelles et de la logique utilitaire (distinguée de l’utilité sociale, et plus largement vitale) ne conduit pas à prôner un retour au niveau technologique du paléolithique.

Cette critique a deux conséquences.

D’une part affirmer l’importance que les choix et les orientations politiques soient le fait des « travailleurs-citoyens », d’autre part repenser à d’autres réorientations de nos technologies. Par exemple, orienter la production énergétique vers l’éolien plutôt que le nucléaire ou le pétrole en constitue un exemple concret. Ivan Illich appelle conviviale une telle société.

Ces sociétés se caractérisent entre autres par le choix de créer des « outils conviviaux ». Ceux-ci sont en particulier des outils qui favorisent l’autonomie de ceux qui les utilisent, favorisent la sociabilité, ne supposent pas une compétence technique pour les utiliser.

Une société conviviale est d’abord une société qui se poserait la question de la reconversion des industries polluantes et des emplois qui leurs sont liés. Il s’agit également d’une société où l’on s’organise vers la production de biens réutilisables, réparables et recyclables. On y repense les méthodes d’agriculture pour aller vers des formes non polluantes susceptibles de nourrir les populations. On se soucie des conditions d’élevage des animaux.

Il s’agit également de relocaliser l’économie sans néanmoins viser un idéal d’autarcie. Une autre dimension de ces sociétés serait également de penser le rôle de la technique dans le procès de travail : non pas de viser l’accumulation du capital, mais une moindre pénibilité.

Il s’agit de sociétés non-productivistes et décroissantes. En effet, la notion de développement implique une croissance incompatible avec le caractère limité des ressources naturelles. Enfin, cette société conviviale implique de la part de ces membres une consommation écoresponsable, tel que par exemple la diminution de la consommation de viande.

De manière générale, il est possible de remarquer l’interaction entre le système technocratique et le système capitaliste. Ces deux systèmes se rejoignent dans une exploitation la plus rationnellement instrumentale de la nature en vue de l’accumulation du profit pour le profit. Cette exploitation de la nature induit par le même coup une exploitation de l’espèce humaine en tant qu’espèce animale.

La société conviviale serait pour sa part tournée vers l’utilité vitale de l’espèce humaine qui présuppose entre autres l’abolition des systèmes technocratiques et capitalistes.

Irène (AL Paris nord-est)

 
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