Élections présidentielles. Et maintenant, préparer le 3e tour social.




Nicolas Sarkozy a été battu et va maintenant pouvoir aller se reconvertir chez Bouygues ou chez un autre de ses amis du Fouquet’s. Vu les cinq années de casse sociale que nous venons de subir et vu la campagne d’extrême-droite qu’a menée l’UMP durant ces dernières semaines, nous ne pouvons que nous réjouir d’avoir échappé à un nouveau mandat du président sortant.

Mais si la défaite du fossoyeur des droits sociaux apparaît comme un soulagement pour le camp du travail, nous sommes encore loin du vrai changement et le temps des cerises n’est certainement pas pour demain. Il y a d’abord eu les appels du pied au FN durant l’entre-deux tours. Pierre Moscovici, directeur de campagne de F. Hollande et, par ailleurs, vice-président du lobby patronal Le Cercle de l’industrie, a ainsi annoncé qu’il comptait « combattre fermement l’immigration illégale ». Les propos de F. Hollande sur l’immigration lors du débat télévisé du 2 mai étaient également plus qu’ambigus. Ensuite, la posture « anti-austérité » des socialistes ces dernières semaines ne doit pas faire oublier qu’en novembre dernier Hollande voulait « donner du sens à la rigueur » et qu’il n’a pris quasiment aucun engagement sérieusement en faveur des travailleurs et des travailleuses : rien sur la retraite pleine et entière à 60 ans, rien sur les privatisations, rien sur les licenciements etc. il s’est d’ailleurs bien gardé de promettre quoi que ce soit après l’annonce des résultats, préférant évoquer des thèmes fédérateurs qui ne mangent pas de pain : la justice et la jeunesse. La période qui s’ouvre avec l’élection de F. Hollande appelle donc à la plus grande lucidité sur la politique qu’il va mener, afin d’éviter toute désillusion. Il y a bien longtemps que le Parti Socialiste est entièrement converti au libéralisme et ne propose plus que de le modérer. A l’heure des premiers choix, il y a donc fort à parier que le nouveau pouvoir préservera sans état d’âme les intérêts des capitalistes plutôt que de défendre les droits des travailleuses et des travailleurs. Si nous ne voulons pas de l’austérité qui s’annonce et si nous ne voulons plus de ce monde qui tourne à l’envers, il va donc falloir dès maintenant organiser la résistance et nous tenir prêt-es à riposter quand les promesses électorales feront place aux mesures de rigueur. Le 2e tour est passé et c’est à présent le 3e tour social qu’il faut imposer.

Alternative Libertaire, le 7 mai 2012

 
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