Afrique du Sud : Sommet d’oppression politique après le massacre des mineurs




Jeudi 16 août, la police sud-africaine tirait à balles réelles sur les grévistes d’une mine de platine à Marikana, assassinant froidement 34 personnes. En conflit depuis plus d’un mois avec l’exploitant britannique, Lonmin, les mineurs ne réclamaient pourtant rien d’autre que l’augmentation de leurs salaires de misère (400 euros par mois). Quelques jours plus tard, 270 de leurs compagnons grévistes étaient emprisonnés par le parquet, inculpés de meurtre sur la foi d’une clause de loi anti-émeute remontant… à l’Apartheid. Ultime affront, ils ont été libérés le 2 septembre, après l’inhumation de leurs camarades.

Nous condamnons cette violence inouïe directement causée par l’attitude coupable et provocatrice du gouvernement sud-africain. Ces évènements prouvent que celui-ci mène une guerre ouverte contre les travailleurs et travailleuses, et contre les pauvres. Car c’est avec la complicité du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), et en collusion avec le syndicat NUM (National Union of Mineworkers), que des industriels tels que Lonmin exploitent à ce point leurs salarié-e-s. Ce gouvernement n’est donc pas étranger aux affrontements mortels entre syndicalistes, qui ont servi d’alibi au massacre perpétré ensuite par les forces de police.

Oppression politique, répression syndicale, police ultra-militarisée, voilà bien tous les signes d’une dictature capitaliste, corrompue et meurtrière, où tous les faux-semblants du gouvernement sud-africain n’apparaissent plus que comme une scandaleuse provocation.

Alternative libertaire condamne le massacre et l’emprisonnement des grévistes, et exprime un soutien et une solidarité sans faille aux ouvriers-ères qui se battent pour leurs conditions de travail dans le contexte sud-africain de violence et de privation de liberté.

Alternative libertaire, le 4 septembre 2012

 
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