Juifs, juives ou Palestiniennes : liberté de circulation et d’installation




Le droit au retour des réfugiées est une revendication fondamentale pour les Palestiniennes et Palestiniens, un peuple spolié et nié par l’État d’Israël. La défense d’un droit au double retour, pour les Palestiniennes comme pour les juives et les juifs israéliens dans leurs pays d’origine, battrait en brèche tant le projet sioniste que l’antisémitisme.

En Cisjordanie comme à Gaza, les cartes de la Palestine d’avant 1948 s’affichent sur les murs des entrées ou des salons. Au visiteur interrogatif, on montre d’où la famille est originaire : d’un village proche d’Haïfa, de Tel-Aviv ou encore en Galilée. Cette nostalgie transgénérationnelle témoigne d’un traumatisme très fort au sein de chaque foyer palestinien. On mesure alors l’importance de la revendication du droit au retour au sein de la population palestinienne.

Cette revendication du droit au retour, nous devons la porter haut et fort mais pas seulement pour les palestiniennes. Au sein même d’Israël, il y a des juives et des juifs qui s’adaptent difficilement à la vie de ce pays. Nombre de yéménites, irakienes ou algériennes, mais aussi originaires de pays occidentaux ont la nostalgie de leurs anciens pays dans lesquels leurs familles ont vécus pendant des centaines d’années avec des us et coutumes locales bien plus proches de leurs pays d’origines que ce qu’ont produit en Israël les dirigeants sionistes, un capitalisme agressif doublé d’un état de guerre permanent. Certaines personnes juives israéliennes qui ont pu garder la double nationalité, quittent Israël pour se réinstaller dans leur pays d’origine au point où actuellement les flux migratoires se sont inversés.

Cependant, de nombreux pays leur sont interdits, c’est le cas d’une majorité de pays arabes, de la Turquie ou de l’Iran, où des gouvernements féodaux maintiennent voire organisent l’antisémitisme. C’est aussi le cas de pays européens dans lesquels des gouvernements réactionnaires ne garantissent pas une sécurité pour un droit au retour serein.

Le mouvement libertaire ainsi que les mouvements de soutien à la Palestine devraient porter cette revendication du double retour haut et fort. C’est un élément important pour un traitement d’égalité entre populations juives et palestiniennes. Notre éthique fait de nous des partisans de la liberté de circulation et d’installation pour chaque être humain. Cela constituerait aussi un signal fort de la prise en compte de l’antisémitisme que subissent les communautés juives de diaspora qui souvent restent dans une expectative critique face aux mouvements de soutien à la Palestine.

Enfin cette revendication contrecarre tant le projet sioniste qui cherche à imposer Israël comme seul refuge des juives et des juifs que les régimes autoritaires qui font encore de l’antisémitisme un fond de commerce.

Biquet (UCL Toulouse)

 
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