Migrants : La montagne, ça vous gagne !




À Briançon se déroule actuellement un épisode qui pourrait devenir une crise humanitaire et politique majeure. La ville est devenue un lieu de passage pour les migrant.es venant d’Italie. Face aux conditions climatiques et aux actes infâmes des policiers qui mettent en péril la vie de ces migrant.es, la solidarité s’organise.

Ville frontalière coincée entre les montagnes, Briançon et ses alentours sont devenus un endroit de passage important des migrant.es ces derniers mois. Cette région a toujours été un lieu de transit, que se soit durant les périodes d’immigration italienne ou même durant la guerre du Kosovo. Mais le plus alarmant aujourd’hui est l’intensification de ces passages par des personnes non-expérimenté.es et fragilisé.es par leur voyage, liées à une politique anti-migratoire dangereuse, dans un environnement aux conditions climatiques devenant particulièrement hostile. L’hiver s’installe et la montagne devient de plus en plus dangereuse pour ceux et celles qui veulent rejoindre la France. L’année dernière déjà deux personnes ont été amputées des mains et d’une partie des pieds à cause d’engelures. La montagne peut tuer et cela inquiète fortement les bénévoles qui aident sur place.

Une police agissant en toute illégalité

À côté de ces conditions hostiles, la police se livre en toute illégalité à des passages et à l’abandon de personnes mineures ou demandant l’asile de l’autre côté de la frontière. Elle organise également des guet-apens pouvant avoir des conséquences dramatiques. Durant l’été, deux mineurs, pris par surprise et éblouis par les phares d’une camionnette de gendarme sur le flans de la montagne, ont fait une chute de 40 mètres. L’un s’en est sorti avec des membres cassés, l’autre est encore interné à l’hôpital de Grenoble après plusieurs mois de coma.

Face à cet état de fait, la population locale se mobilise. Familles d’accueil, maraudes, création d’un centre d’hébergement, squats, récoltes de dons, cours de langues, permanences de santé et aides juridictionnelles sont mis en place par des bénévoles de la ville et des environs. L’État ne prend pas ses responsabilités ? Les Briançonnais et Birançonnaises s’en chargent. En effet, face au manque de structures, l’auto-organisation de différents groupes de personnes permet d’améliorer les conditions d’accueil des personnes migrantes.

Ce qui est entrepris à Briançon en ce moment est une bouffée d’air frais et une leçon d’organisation et d’activités militantes. En arrivant à s’entendre entre groupes politiques, de tendances anarchistes ou plus modérées, les actions de solidarités se multiplient et se diversifient afin de répondre à l’enjeu crucial de l’accueil des migrant-es.

Quand on demande pourquoi autant de solidarité, la réponse est assez unanime. Dans un environnement tel que celui de la montagne, l’entraide et la solidarité est quasiment culturel. Pour cela, la montagne est belle.

Jack (Cal PNE)

 
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