Édito

No War but Class War




L’utilisation du terme «  réarmement  », à sept reprises, durant ses vœux de la Saint-Sylvestre par Emmanuel Macron n’était pas qu’un effet de style. C’était bien la marque d’une volonté de s’inscrire dans une narration guerrière.

Face à la contestation croissante de sa politique antisociale, Macron, sans majorité pour gouverner, cherche à endosser une posture régalienne. Si l’on peut contester le Président, on ne conteste pas le chef des Armées. C’est également une façon de fixer un électorat conservateur et nostalgique d’une grandeur passée.
« Réarmement économique », « réarmement de l’État », « réarmement civique », « réarmement industriel » ou « réarmement de la Nation », ou encore « réarmement démographique », tout cela a un arrière-goût rance de vichysme. Tout autant que la « feuille de route » de Gabriel Attal qui fleure bon l’extrême droite comme l’évoque « la mise en œuvre du projet de réarmement et de régénération annoncé ».

Macron a encore franchi une étape depuis en laissant entendre que des troupes françaises pourraient être engagées sur le front ukrainien. Le Président se rêve en chef de guerre. Outre ses effets mobilisateurs, la guerre est un bon business, et la France ne s’en sort pas trop mal. Sur la période 2019-2023 elle devient le deuxième exportateur mondial d’armements devant la Russie. Une industrie fortement soutenue par l’État qui y affecte pas moins de 900 fonctionnaires !

Alors que la casse sociale se poursuit et s’accélère au nom de la maîtrise des déficits, nous devons refuser et dénoncer cette logique guerrière et mener la seule guerre qui vaille : la guerre sociale contre la bourgeoisie et ses valets.

UCL, 23 mars 2024

 
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