Numérique

Décentralisation : Le coronavirus fait tomber Framatalk




Le confinement a entraîné une hausse forte et rapide de l’usage du service de vidéoconférence de Framasoft, Framatalk. Cela a obligé Framasoft à procéder à une migration d’urgence du service sur un serveur plus robuste. L’occasion de rappeler la nécessité de la décentralisation.

Le site status.framasoft.org recense en temps réel les incidents techniques touchant les services de Framasoft de sorte que les utilisateurs et utilisatrices de ces services soient informés. On consulte par exemple ce site lorsqu’on constate avec surprise qu’un framapad a été effacé pendant la nuit et qu’on veut savoir si Framasoft est déjà « sur le coup ».

On peut même s’y abonner, par exemple via un flux RSS, pour être constamment tenu au courant des mises à jour du site et ainsi n’être jamais pris par surprise lors d’une interruption de service prévue de longue date, à des fins de maintenance.

Mardi 10 mars, tôt dans la matinée, les abonnées de status.framasoft.org ont découvert un « incident » ironique et surprenant : les gens étant encouragés par le climat paranoïaque ambiant, voir même forcés par des mesures de confinement, à rester enfermés chez eux, le service de vidéoconférence Framatalk (instance du logiciel libre Jitsi Meet) a vu son usage soudainement multiplié par huit ! Cela a causé des bugs et des ralentissements qui ont obligé l’équipe de Framasoft à procéder à une migration d’urgence vers un serveur plus robuste, capable de mieux encaisser le choc.

La migration n’a duré que cinq minutes et toute cette affaire relève bel et bien de l’anecdote ; cependant, quelques lignes du rapport d’incident attirent l’attention : « Nous demandons cependant aux collectifs, institutions et organisations qui en ont les capacités techniques d’envisager d’héberger elles-mêmes le logiciel libre Jitsi Meet [1], notre tutoriel d’auto-hébergement se trouve d’ailleurs ici [2]. »

Une seule solution, la décentralisation

Framasoft nous invite donc, une fois de plus et en cohérence avec son discours habituel [3], à décentraliser au lieu de remplacer un centre (Google, ou ici Skype – qui appartient pour le coup à Microsoft) par un autre (en l’occurence, Framasoft et son Framatalk), même si ce dernier est libre et éthique. Dégoogliser Internet pour ensuite se rendre compte qu’il faut maintenant déframasoftiser Internet, c’est l’arroseur arrosé !

La décentralisation n’est pas une option et n’est pas qu’une belle idée politique : en informatique, la décentralisation est aussi une garantie de robustesse et de pérennité du service. C’est pour cela que Framasoft est aussi à l’impulsion de l’initiative CHATONS (Collectif des hébergeurs alternatifs, transparents, ouverts, neutres et solidaires).

Les instances de Jitsi Meet, c’est comme les reins : on peut très bien vivre avec un seul, mais en cas de pépin, mieux vaut en avoir un deuxième sous le coude !

Léo (UCL Grand-Paris-Sud)

[2Lire aussi « Installation de Jitsi Meet ».

[3« Framafin de (certains) framatrucs », Alternative libertaire de février 2020.

 
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