Edito : Zemmour, la politique de l’émotionnel




Zemmour est un pur produit médiatique. Sa notoriété s’est construite à coup de propos polémiques, de transgressions verbales. Il a été embauché à la télé pour amuser la galerie et gagner de l’audimat, mais lui a profité de cette tribune inespérée pour donner de l’écho à ses obsessions misogynes et à sa nostalgie nationaliste.

La stratégie commerciale s’est doublée d’un projet politique quand le patron réactionnaire Vincent Bolloré a fait de Zemmour la figure de proue de son empire médiatique .

Au final, nul n’a fait plus que Zemmour pour faire exister, dans le paysage politique, la théorie complotiste du « grand remplacement ».

La forme de ses interventions et son succès sont un signe des temps. Sous la couverture rhétorique paranoïaque du « on ne peut plus rien dire », il fédère ceux qui cultivent leur ressenti nationaliste et cherchent une « issue » peu importent les faits. Zemmour est leur champion de la « vérité alternative ». Il est le produit algorythmique de la télé-réalité-buzz, celle qui met des nouilles dans le slip et tend le micro aux néofascistes de Génération identitaire.

Cette politique de l’émotionnel ne peut être combattue sur son terrain. La culture de l’instant et du ressenti impliquerait une stratégie en négatif. Or la faiblesse du produit marketing est son caractère périssable. Une contre-stratégie implique un travail à long terme de réincarnation de la politique dans les réalités matérielles des exploitées, loin des manipulations démagogiques.

Union communiste libertaire, 25 octobre 2021

 
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