Écologie

Collectif Stop terra 2 : « Contrer l’omerta des collectivités »




Le collectif Stop Terra 2 lutte contre un projet écocide d’installation d’une ­plateforme logistique géante, pos­siblement destinée au e-commerce. 70 000 m² et 123 quais de chargement laissant présumer 500 camions par jour de 5 à 22 heures. Le collectif est composé de l’association Saint-Sulpice Active et Citoyenne  ; des groupes locaux de LFI et EELV, l’association Et Pourquoi Pas et de naturalistes amateurs.

Alternative libertaire : Comment a commencer la lutte contre l’implantation du projet écocide de Terra 2.

Stop Terra 2  : En 2017, lors de l’inauguration de la Zac Les Portes du Tarn, une annonce publique présentant le projet Terra 2, une plateforme logistique géante. En octobre 2018, une enquête publique est réalisée et fait connaître le projet à la population locale qui se mobilise contre avec la création du collectif Stop Terra 2. Le collectif, et l’apport décisif des naturalistes permet de faire des recours contre le projet – grâce à la présence d’espèces protégées qui n’apparaissent pas dans l’étude d’impact réalisée par le bureau d’études Biotope.

Face aux deux récents arrêtés préfectoraux autorisant la construction, quelles actions prévoyez-vous ?

Ce sont les relevés d’espèces protégées qui ont bloqué le projet. Terra 2 dispose maintenant des autorisations administratives pour s’implanter  : permis de construire accordé en 2019, arrêtés «  dérogation espèces protégées  » et «  autorisation environnementale  » signés. L’association Saint-Sulpice Active et Citoyenne, membre du collectif, et France Nature Environnement Midi-Pyrénées ont déposé cet été deux recours de fond contre les deux arrêtés.

Notre stratégie est de faire connaître Terra 2 et contrer l’omerta des collectivités porteuses de projet par tous les moyens  : actions, tractage, communication médias. Mais aussi de dénoncer l’absence de transparence des élus et l’illégalité du portage Zac. On continue à chercher le plus de soutiens possible pour visibiliser notre lutte, on croit aussi dans les actions en justice pour stopper le projet. La désobéissance civile non violente est envisagée si nécessaire.

Comment expliquez-vous que les autorités permettent la construction d’un tel projet ?

La Zac anciennement estampillée « soucieuse de l’environnement » est portée par des collectivités et l’argent public. Pour les élues décideurs, la marche arrière ne parait pas possible parce que les collectivités parties prenantes n’ont pas de plan B et qu’elles ont besoin de financements  ; et surtout parce que l’état n’est pas hostile à la logistique. Les masques sont récemment tombés, après un affichage dans l’air du temps en faveur de l’environnement, de l’écologie industrielle et autre économie circulaire, la Zac fait parti des 49 «  territoires de logistique  » présentés par le gouvernement fin octobre.

L’argument portant sur les offres d’emploi générés par la plateforme touche-t-il les habitantes ?

La création de plus de 2 000 emplois est un argument un peu difficile à faire vaciller mais il semblerait que depuis quelques temps les riveraines et riverains commencent à s’inquiéter, notamment avec l’arrivée de Terra 2. Nous proposons de créer des emplois en lien avec la transition écologique, plutôt que dans la logistique  [1].

Comment peut-on vous aider à lutter contre Terra 2  ?

En diffusant les infos autour de Terra 2, en participant aux manifestations qui vont être organisées prochainement et en nous soutenant financièrement pour les actions juridiques.

Propos recueillis par Rapha et Erable (UCL Toulouse)

[1« L’entrepôt au cœur des flux
de l’exploitation »
, Alternative libertaire, septembre 2021.

 
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