Antipatriarcat

Violences sexuelles : Dans les commissariats, c’est la #double peine




En 2020, l’intercollectif Les Dyonisiennes qualifiait le Grenelle des violences conjugales d’enfumage. Un an après, les femmes se mobilisent une fois de plus en dénonçant les remarques désobligeantes et suspicieuses des policiers et le double traumatisme vécu : l’agression et le dépôt de plainte.

Il y a un an, les camarades de l’intercollectif de Saint-Denis « Les Dyonisiennes » se mobilisaient autour du #BalanceTonComico et réagissaient à l’inutile Grenelle des violences conjugales. Comment leur donner tort alors qu’elles témoignaient déjà des difficultés à pouvoir porter plainte pour violences conjugales, viol ou agression sexuelle  ? Elles réclamaient alors la mise en place de formations spécifiques pour les professionnelles en contact avec des femmes victimes de violences [1].

Aujourd’hui, les femmes se mobilisent une fois de plus suite au #DoublePeine, qui dénonce l’attitude des policiers lors des dépôts de plainte. Vraisemblablement, la formation de 90 000 policiers et gendarmes (chiffres donnés par le ministre de l’intérieur) ne suffit pas, et le fait de voir des policiers se déplacer à la mairie, chez soi ou ses proches pour recueillir une plainte n’a rien de très rassurant (nouveau dispositif en cours de test).

En juillet 2020, avec les nominations de Darmanin à l’Intérieur et Dupont-Moretti à la Justice, le message du nouveau gouvernement Castex était clair pour les féministes  : vous pouvez toujours vous plaindre, toujours porter plainte, la parole peut se libérer, mais en fait, personne ne vous écoutera. En février de cette année, lorsque des viols commis par 20 pompiers de Paris, subis par Julie entre 13 et 15 ans, ont été déqualifiés en atteinte sexuelle, les groupes féministes se sont mobilisés face à cette énième manifestation d’une justice assurant le maintien des dominations sexistes, classistes, ou racistes, tout comme le fait la police [2].

La police et la justice aux mains du patriarcat

Il n’y a aucune illusion à se faire sur la société patriarcale dans laquelle nous vivons et les institutions étatiques qui aident à sa perpétuation. Pour autant, il importe d’être solidaires et aux côtés de toutes les personnes qui souhaitent porter plainte. Il est possible de faciliter le dépôt de plainte en étant accompagnée par un tiers de confiance, en bénéficiant d’une prise en charge médicale et psychologique gratuite.

Les flics et les juges mettent constamment en doute la parole des femmes en matière de viols et de violences conjugales. Pourtant, trop sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex (en octobre 2021, déjà 94 féminicides étaient à déplorer) [3]. Pourtant, en France, chaque année, 94 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viol ou de tentatives de viol [4]. Il nous faut détruire le patriarcat avant qu’il ne nous détruise.

Anne (UCL Montpellier)

[2#JusticepourJulie.

[3Page facebook « Féminicides par compagnon ou ex »

[4Source Insee-ONDRP-SSMSI

 
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