Forum social des quartiers populaires : Des jalons pour la banlieue




Les 22, 23 et 24 juin derniers, se tenait à Saint Denis (93) le Forum Social des Quartiers Populaires (FSQP) avec comme finalité d’affirmer l’histoire des luttes et des résistances des quartiers, pour faire émerger des perspectives politiques autonomes.

Ce premier forum des quartiers a été organisé par de nombreuses associations de quartier, en particulier le MIB (région parisienne), les Motivé-e-s (Toulouse) et DiverCité (Lyon) [1]. Débats, expositions, films et concerts ont rythmé le programme de ces trois jours, où sont passés environ mille personnes (habitant-e-s des quartiers, militant-e-s associatifs, syndicaux et politiques). Du coup, ce qui pourrait apparaître comme un bilan mitigé s’avère une mobilisation correcte et positive pour l’avenir au vu du nombre restreint des organisatrices et des organisateurs qui ont eu à gérer un gros effort logistique et technique, au détriment parfois de la mobilisation dans les quartiers.

Les débats se sont déroulés sur de nombreux thèmes relatifs aux quartiers : l’apartheid urbain, la précarité et le chômage, la culture populaire, la condition des femmes, ou encore la répression policière et judiciaire. Les expositions de photos, par exemple sur les bidonvilles, des années 60 à nos jours, et les films militants projetés ont aussi participé à cet échange et à cette transmission d’histoire. Cette mutualisation des expériences militantes s’est faite dans une ambiance festive, avec des artistes engagé-e-s venu-e-s soutenir l’initiative.

Des débats sont ressortis plusieurs perspectives, poussées par les militant-es présents, dans leur diversité.
Par exemple, l’idée d’une campagne commune des associations participantes au Forum a été lancée, pour le mois d’octobre contre la rénovation urbaine, terme sous lequel on désigne souvent de façon hypocrite la hausse des loyers et l’expulsion des locataires pauvres de leur logement au profit de l’installation des classes moyennes.

Ce qui se dégage du Forum, c’est donc une détermination à construire un mouvement politique autonome, prenant en compte les revendications des quartiers populaires, et dont ce forum n’est qu’une première étape. À ce niveau, les opinions divergent, parfois de façon importante. Sur la question des élections notamment, les avis sont partagés entre celles et ceux qui pensent qu’il faut s’auto-organiser dans les quartiers pour résister aux attaques et d’autres qui ont d’ores et déjà prévu de présenter des candidats aux élections municipales prévues pour 2008.

Ivan


<titre|titre=Mouvement lycéen de 2005 : La Répression continue!>

Le 20 avril 2005, une centaine de lycéennes et de lycéens en lutte contre la loi Fillon étaient placés en garde à vue suite à l’occupation d’une annexe désaffectée du ministère de l’Éducation nationale à Paris. L’affaire semblait être classée mais quatorze d’entre eux sont de nouveau convoqués le 22 novembre prochain, où ils passent en procès pour « dégradation en réunion » et « violence sur agent en réunion ». L’annexe avait été complètement saccagée lors de l’intervention des CRS, autant par les lycéennes et les lycéens qui, pris de panique, ont jeté tout ce qui traînait sur les flics, que par ceux-ci, qui n’y sont pas allez de main morte. Samuel Morville, militant d’AL, déjà condamné en 2005 à cinq mois de prison avec sursis pour « outrage à agent », fait partie des accusés.

La justice choisit ses cibles : les militantes et les militants isolés et les petites organisations.
C’est ainsi que de nombreux jeunes sans soutien ont été condamnés à de la prison ferme lors de procès expéditifs suite aux échauffourées ayant accueillies l’élection de Sarkozy, que Khadidja est poursuivi pour avoir refusé d’attacher sa ceinture dans l’avion expulsant Daim, étudiant sans-papiers, ou que les faucheurs d’OGM sont condamnés à de lourdes peines.

Face à cette logique, il n’y a qu’une réponse : la solidarité. C’est en se serrant les coudes, en faisant connaître cette répression au grand public, en étant nombreux aux procès de nos camarades et en inscrivant dans chacune de nos plates-formes revendicatives l’exigence de l’amnistie des militantes et des militants réprimés que nous démontrerons l’inefficacité de la stratégie du gouvernement.

Grégoire Mariman

[11. Voir Alternative libertaire n° 163, juin 2007

 
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