Politique

Indépendances des médias : Grèves et départs en masse au JDD




Suite à l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction du Journal Du Dimanche les salariées de l’entreprise se sont mises en grève pendant 40 jours pour lutter contre l’extrême droitisation des médias, mais malgré la grève l’empire médiatique de Bolloré continue de s’étendre.

La nomination de Geoffroy Lejeune (ancien rédacteur en chef de Valeurs actuelles) au poste de rédacteur en chef du Journal du Dimanche (JDD) suite au rachat du JDD par Vivendi, un groupe appartenant à Vincent Bolloré (milliardaire français d’extrême droite, catholique intégriste très proche de Zemmour), a déclenché une grosse grève à la rédaction du journal. En effet Geoffroy Lejeune venait d’être licencié par Valeurs actuelles (en juin 2023) pour sa ligne trop à l’extrême droite, un comble pour un des journaux les plus réactionnaires de France !

La main mise de Bolloré sur la presse française était également à l’origine de la grève, en effet celui-ci déploie depuis 2014 une véritable offensive médiatique d’extrême droite en utilisant sa fortune pour racheter de nombreux médias : C8, CNews, Europe1, Paris Match.
Cette grève historique pour des motifs antifascistes aura duré 40 jours, soit le plus long mouvement social de l’histoire des médias français depuis 1975. L’hebdomadaire, dont la diffusion payée a reculé de 8 % en 2022, à 131 770 exemplaires, n’est pas paru pendant cinq week-ends. Le manque à gagner pour Lagardère News avoisinerait 1,5 million d’euros.

Même si les salariées n’ont pas réussi à empêcher la nomination du rédacteur en chef d’extrême droite, ils et elles ont réussi à obtenir des conditions de départs avantageuses. Ainsi d’ici à octobre 90 % de la rédaction du JDD devrait partir, Geoffroy Lejeune reprend donc un journal avec une rédaction complètement vidée.

Une offensive médiatique d’extrême droite

La lutte au sein de la rédaction a visiblement perturbé la sortie des premiers numéros sous l’égide de Lejeune qui ont comporté de multiples erreurs vivement dénoncées. La une du premier numéro notamment qui reprenait la rhétorique du « francocide » chère à Eric Zemmour était illustrée par la photo d’une victime qui n’avait rien à voir avec les affaires citées hormis son prénom « Enzo ». Le sérieux du « nouveau JDD » a donc été directement remis en question dès la sortie du premier numéro de l’ère Lejeune.

Malgré le ridicule des premiers numéros la « bollorisation » des médias n’en semble pas pour autant stoppée puisque celui-ci n’a pas fait marche arrière et a réussi malgré une opposition massive à imposer un rédacteur en chef qui venait d’être licencié par un journal d’extrême droite pour son extrémisme.
Cette offensive médiatique qui accompagne la montée des idées d’extrême droite depuis des années doit être contrée, mais comment rivaliser avec l’empire médiatique de Bolloré ?

Les journaux et les médias en général joue un rôle politique majeur puisqu’ils permettent de contrôler les récits et de choisir les faits que l’on met en avant et peuvent aussi servir de tremplin à un candidat pour des élections comme l’a fait CNews avec Zemmour.
Le travail des rédactions plus indépendantes comme Mediapart, Streetpress ou Rapports de force doit être soutenu car les milliardaires s’opposeront toujours aux intérêts de notre classe voir même soutiendront la montée du fascisme comme le fait Bolloré.

Benjamin (UCL Orléans)

 
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