Antipatriarcat

Manifs féministes : les gangs de fafs ne nous arrêteront pas




Alors que notre camp social organisait les 20, 25 et 27 novembre des manifestations contre les violences faites aux femmes, l’extrême droite s’unissait pour les attaquer, de la banderole raciste aux coups de ceintures, les nervis fascistes mettent en application leur idéologie.

L’extrême droite, coutumière d’attaques envers les mobilisations antipatriarcales (et particulièrement LGBTI) a franchi un cap en novembre en agressant physiquement plusieurs marches contre les violences sexistes et sexuelles.

À Paris, c’est Némésis – collectif qui, sous couvert de féminisme, défend des thèses racistes et islamophobes – qui tente de perturber la manifestation du 20 novembre. Vite calmé⋅es par une réaction unitaire antifasciste des manifestant⋅es, cette perturbation entraîne l’intervention violente de militants nationalistes, royalistes et fascistes. Parmi elles et eux, on a pu observer des membres du pseudo syndicat la Cocarde, de l’Action française ou du groupe ultra-violent des Zouaves Paris. Les fascistes savent s’unir lorsqu’il s’agit de s’en prendre à notre camp social.

Des théories appuyant les actes

Un schéma similaire s’est perpétré au rassemblement de Valence. D’anciens membres de Génération identitaire, aujourd’hui fédérés autour d’Eric Zemmour, ont fait irruption munis d’une banderole «  Nos femmes, premières victimes de l’immigration  » avant de s’en prendre à des manifestant⋅es. De même à Nice, les membres du groupe néo-nazi Zoulous ont attaqué des militant⋅es syndicalistes quittant la manifestation.

Si ces actions s’ancrent d’une part dans la volonté de résistance au principe d’égalité porté par les mouvements sociaux, et d’une autre dans une stratégie de récupération de la lutte antisexiste à des fins racistes (à l’exemple de Némésis), la défense du patriarcat est profondément inscrite dans l’ADN du fascisme. Benito Mussolini déplorait une «  effeminisation  » de la société, qu’il souhaitait contrer par une «  révolution réactionnaire  » dans le but d’atteindre une société basée sur une figure de virilité et sur une structure familiale traditionnelle (femmes aux foyers, au service de leurs maris et de la patrie).

Le fascisme a besoin du patriarcat et doit le défendre. En effet, celui-ci s’appuie sur un système d’exploitation des femmes par les hommes, notamment via le travail domestique fourni dans la cellule familiale, fétichisée par les fascistes. Cette théorie justifie également le massacre des populations LGBTI et leurs persécutions sous les régimes fascistes et se retranscrit aujourd’hui dans la haine LGBTIphobe prônée par l’extrême droite.

Alors que les stratégies féministes identitaires et les analyses de Némésis sont reprises par le féminationalisme de Marlène Schiappa et qu’Eric Zemmour fédère l’extrême droite la plus violente en se faisant l’apôtre de la domination masculine, construire une riposte antifasciste de masse et unitaire est nécessaire. Et cela se fera avec les féministes qui ont tout intérêt à lutter contre le fascisme.

Lou (UCL Grenoble)

 
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