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[Photos et vidéo] Bijî Kurdistan ! L’UCL à la manifestation de solidarité du 11 janvier à Paris




Le 11 janvier, l’UCL a répondu à l’appel du mouvement des femmes kurdes à une grande manifestation à Paris, pour exiger toute la lumière sur l’assassinat, en 2013, de trois militantes révolutionnaires  : Leyla, Sakîne et Rojbîn.

Depuis des années, des milliers de personnes convergent sur Paris depuis toute la France, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse… Elles marchent pour la vérité et la justice, mais aussi pour rappeler qu’un peuple est en ­lutte pour la liberté et la dignité. Et que cette lutte s’est traduite, au Kurdistan syrien, par une expérience révolutionnaire, fédéraliste et antipatriarcale qui a impressionné le monde entier.

Face aux grands dangers qui menacent le Rojava depuis l’invasion turque et le retour du régime de Damas dans les fourgons de l’armée russe, l’UCL avait appelé le mouvement social français à être plus présent que d’ordinaire. Ce n’a pu être le cas en raison des grèves historiques qui ont balayé la France cet hiver, et ont retenu toutes les attentions.

Trains fortement perturbés, métro en partie bloqué... la mobilisation de la diaspora kurde a été en partie entravée, puisqu’elle a attiré environ 5.000 personnes, alors qu’elle a pu atteindre les 10.000 les années précédentes.

« Si Erdogan est mégalomane, il n’est pas éternel »

De son côté, l’UCL était là, comme promis, au sein d’un pôle rouge et noir qui n’a pas rassemblé les 300 personnes attendues, mais tout de même 150, pour une marche très dynamique, sur une note féministe, internationaliste et libertaire, derrière deux magnifiques banderoles réalisées pour l’occasion.

A l’arrivée, lors d’un grand ­meeting de plein air, plusieurs organisations kurdes et françaises (LFI, PCF, NPA, EELV, UCL) ont pris la parole. « Si Erdogan est mégalomane, il n’est pas éternel », a estimé l’UCL dans son allocution, en fustigeant ses expéditions militaires sans issue en Turquie, en Syrie, puis à présent en Libye. Et de conclure : « La solidarité avec le Rojava confédéral et démocratique est un devoir moral et politique pour tous les anticolonialistes sincères, les libertaires, les féministes, les syndicalistes, les révolutionnaires. »


Allocution de l’UCL à la tribune du meeting

Camarades,

Comme chaque année, les communistes libertaires sont à vos côtés. Nous sommes à vos côtés pour réclamer la vérité et la justice pour Fidan, pour Leyla, pour Sakîne.

Sept années d’impunité, sept années de silence de l’État français. Tout désigne la main des services secrets turcs dans ce triple assassinat. Et pourtant l’État français se tait. L’État français préfère flatter Erdoğan, dans l’espoir de signer des contrats et de réconcilier Ankara avec l’Otan. En juin dernier, il n’a pas hésité à réprimer les militants kurdes, ici, sur le territoire français, au nom d’un prétendu antiterrorisme.
Antiterrorisme ? On croit rêver. Nous exigeons au contraire que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes. Nous exigeons la libération d’Abdullah Öcalan, de Selahattin Demirtaş et de tous les prisonniers politiques. La situation faite au peuple kurde est scandaleuse.

Et pourtant camarades, l’espoir demeure. Car si Erdoğan est mégalomane, il n’est pas éternel. Son régime est plus fragile qu’il n’y paraît. La population, en Turquie, est de plus en plus fatiguée de lui. Ses partenaires américain et russe le méprisent. Il multiplie les expéditions militaires, mais il ne sait pas comment en sortir.
Depuis 2011, en Syrie ;
En 2018 : contre Afrîn, avec l’aval de Poutine ;
En 2019 : contre la Djézirê, avec l’aval de Trump ;
En 2020 : il envoie même l’armée turque en Libye !

Disons-le franchement : cette fuite en avant sent la fin de règne. La fin de règne de celui qui se prend pour un nouveau sultan.

Mais Erdoğan n’est pas le seul ennemi à abattre. Partout ailleurs les peuples ne veulent plus de ces régimes tyranniques, racistes et corrompus. De l’Algérie au Yémen, au Soudan, au Liban, en Irak, en Iran, les peuples veulent la liberté.

Cette liberté, elle ne leur sera pas apportée par les impérialistes russes, américains ou européens. Au contraire, leurs interventions ne font que consolider les régimes en place. Cette liberté, les peuples la gagneront par la révolution et par une lutte autonome.

Et dans cette lutte, le Rojava a un rôle à jouer. Il a un rôle à jouer à condition qu’il se maintienne fier et droit face à Bachar el Assad, à ses espions, à ses policiers, à ses tortionnaires.

C’est pourquoi la solidarité avec le Rojava confédéral et démocratique est un devoir.
C’est un devoir moral et politique pour tous les anticolonialistes sincères, les libertaires, les féministes, les syndicalistes, les révolutionnaires. Et c’est pour cela que nous sommes avec vous aujourd’hui.

Vive la lutte des peuples pour leur liberté !
Contre les calculs impérialistes !
Contre tous les tyrans !
Vive la Syrie libre, vivre le Kurdistan libre, vive la révolution !


Reportage photo : Cuervo/UCL Marseille

 
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