Communiqué UCL

Face au capitalisme et à l’autoritarisme, nous sommes les Soulèvements de la Terre !




La dissolution des Soulèvements de la Terre a été décidée ce matin en conseil des ministres. Il s’agit d’un nouveau point d’étape dans l’aggravation de l’autoritarisme de la Macronie et dans l’aggravation des mouvements sociaux. L’UCL dénonce cette dissolution, soutient les Soulèvements de la Terre et appelle à rejoindre tous les rassemblements de soutien.

Après des mois d’un faux suspense, de lobbying de la FNSEA et du BTP, d’agitation de la droite et l’extrême droite, Darmanin a obtenu gain de cause : la décision de dissolution des Soulèvements de la Terre est tombée à l’issue du conseil des ministres ce matin, mercredi 21 juin 2023.

Le gouvernement fait usage de lois créées dans les années 1930 pour lutter contre des groupes d’extrême droite. Après des collectifs antiracistes ou antifascistes, c’est désormais un mouvement écologiste historique par sa structuration, ses très larges soutiens et son offensivité qui est visé. Radical, anticapitaliste, de plus en plus fort et désormais largement implanté dans le mouvement social, il inquiète l’État, qui y répond par toujours plus d’autoritarisme. La surveillance de plusieurs membres des Soulèvements de la Terre, de leurs véhicules ou de leurs domiciles était déjà une première étape inquiétante. Les deux vagues d’arrestations de ces derniers jours, dont la dernière le 20 juin, sous prétexte de sécurité intérieure, ne fait qu’accentuer cette répression autoritaire. Rappelons que les services anti-terroristes ont été mobilisés contre des militant⋅es écologistes suite à une action contre Lafarge, qui s’est pourtant illustré dans son soutien aux terroristes fascistes de Daesh avec la complicité de l’État français.

Le soutien reçu à l’Assemblée nationale par Darmanin, alors qu’il annonçait le dépôt à venir du décret de dissolution, de la part des députés et partis de droite et d’extrême droite signe bien l’alliance des libéraux, conservateurs et réactionnaires au service du Capital, pour protéger leurs intérêts économiques, au mépris de la santé et de la survie des populations et de l’urgence sociale et climatique.

D’après le gouvernement, aucune violence ne saurait être légitime dans un État de droit. Mais d’où vient la violence quand, lors des manifestations à Sainte-Soline contre les mégabassines ou dans la vallée de la Maurienne contre l’extension du TGV Lyon-Turin, la police et la gendarmerie font usage d’armes de guerre, et tirent aveuglément pas moins d’une grenade toutes les deux secondes, contre des manifestant⋅e⋅s pacifiques, blessant et traumatisant nombre de nos camarades ? Où est la violence quand, suite à une action pacifique contre une cimenterie écocide, ce sont les accusations de terrorisme qui sont utilisées pour espionner, perquisitionner et emprisonner des militant⋅es ? Comment parler d’État de droit quand Macron reçoit en grandes pompes le capitaliste milliardaire libertarien réactionnaire et écolo-tartuffe Elon Musk, le dictateur-prince héritier du royaume d’Arabie-Saoudite Mohammed ben Salmane, qui s’achète des gages de bonne-conduite à coups de pétro-dollars, ou la fasciste anti-migrantes Georgia Meloni ?

Après le mouvement social et syndical au printemps, les écologistes sont désormais les principales cibles du gouvernement. Alors que les inondations, les canicules, la destruction de la biodiversité et de l’environnement s’accélèrent à rythme exponentiel, la seule réponse du gouvernement est la matraque, l’arrestation et la dissolution. Mais les dissolutions n’arrêteront ni le changement climatique à l’œuvre, ni les inquiétudes légitimes, ni les réactions justes pour protéger les populations et les écosystèmes des appétits capitalistes et impérialistes.

La Macronie s’enfonce toujours plus profondément dans un autoritarisme criminel. La réponse ne peut être qu’unitaire et populaire. Car il ne fait aucun doute que si les Soulèvements de la Terre sont aujourd’hui dissous sans réponse massive, ce seront demain toutes les organisations qui s’opposent à la destruction productiviste et aux intérêts des capitalistes qui seront menacées.

L’UCL apporte tout son soutien aux Soulèvements de la Terre, dénonce leur dissolution et appelle à rejoindre tous les rassemblements de soutien organisés aujourd’hui et le 28 juin.

Nous réclamons également la libération immédiate et sans poursuites des interpellées du 20 juin, l’arrêt des poursuites contre les interpellé⋅es du 5 juin et contre toutes et tous les militant⋅es qui se battent pour le bien commun.

Il n’existe pas de capitalisme vert, et nous continuerons à soutenir, organiser et rejoindre les mobilisations écologistes contre les projets écocides et inutiles. Nous ne baisserons pas la tête face à la répression. Nous n’avons pas d’autre choix.

Union communiste libertaire, le 21 juin 2023

 
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