Grenoble : Des jeunes autogestionnaires au Planning familial




Au Planning familial de l’Isère, des moyens ont été mis pour toucher plus largement la jeunesse et favoriser l’auto-organisation des bénévoles sur les questions de sexualité et de genre.

Dans un contexte de libéralisation des luttes antipatriarcales, la nécessité d’une auto-organisation basée sur des revendications concrètes se fait de plus en plus sentir. Pour mener ces batailles, notre classe s’est organisée de diverses manières, autant au sein de syndicats que d’associations comme le Planning familial.

En juin 1961 alors que le gouvernement mène des politiques répressives sur l’avortement, le premier centre du Planning familial naît à Grenoble et effectue des IVG clandestins pour contrer les grossesses non désirées, s’organisant au niveau confédéral pour permettre un accès à la santé sur les questions sexuelles.

Il s’établit alors comme un contre-pouvoir important dans les luttes féministes et LGBTI, comptant aujourd’hui plus de 70 associations départementales. C’est en novem­bre 2021 que l’une d’entre elles (l’AD 38) voit naître en son sein un groupe de jeunes militantes prêtes à s’investir sur les questions de sexualité et de genre.

Par et pour les jeunes

Parties du constat que le Planning s’adressait majoritairement à un public jeune sans pour autant réussir à l’impliquer réellement dans sa lutte, les salariées de l’association départementale de l’Isère décident de prendre deux étudiants en service civique en leur confiant la tâche de créer un groupe de jeunes pour s’auto-organiser sur les questions de sexualité et de genre.

Mais dans ce contexte d’éclatement des luttes par les politiques de l’identité, comment assurer une nouvelle génération de militantes féministes et LGBTI qui ne s’éloigne pas d’une perspective unitaire  ? Face à l’individualisme libéral, recentrer la question de l’amélioration des conditions d’existence s’impose alors comme une nécessité première.

Après une première année à découvrir le fonctionnement de l’association et à tenter de saisir ses enjeux internes, le Groupe Jeunes du Planning familial 38 se positionne dans une optique de promouvoir l’accès à l’information par la jeunesse pour la jeunesse en organisant des stands de prévention et des interventions scolaires.

Il tente également de s’inscrire dans une perspective unitaire en participant à l’inter-orgas contre l’extrême droite, en organisant une projection gratuite en plein air du film Pride [1], relatant la convergence des luttes ouvrières et LGBTI et en invitant des syndicats étudiants à venir se présenter.

Observé par quelques militantes au niveau confédéral, le Groupe Jeunes 38 fait un peu parler de lui et la possibilité de création de nouveaux groupes jeunes dans d’autres associations départementales du Planning est évoquée. Malgré un bilan plutôt positif pour un groupe aussi récent, il reste nécessaire que de nouveaux et nouvelles militantes viennent le renforcer.

Loin de se cantonner à l’échelle locale de l’Isère, la présence de militantes autogestionnaires dans un lieu d’auto-organisation comme le Planning reste un enjeu important et des batailles internes sur les enjeux démocratiques sont encore à mener.

Alcide (UCL Grenoble)

[1Warchus M., Pride, 2014.

 
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