Politique

Inégalités : Les poches des ultrariches explosent




Selon l’Observatoire des inégalités, Bernard Arnault dispose d’un patrimoine équivalent à la valeur de l’ensemble des logements de villes comme Marseille ou Lyon. Explications

Dans son dernier rapport, l’Observatoire des inégalités a comparé le patrimoine des ultrariches français avec la valeur du parc de logements (privé et social). Ainsi, plusieurs milliardaires français, dont Bernard Arnault, pourraient en théorie acquérir l’ensemble des logements de certaines grandes villes françaises, comme Marseille ou Lyon.

Alors que les difficultés pour se loger pour la classe des travailleurs et des travailleuses vont croissantes, en particulier dans ces grandes métropoles, cette comparaison vient confirmer l’ampleur et la violence des inégalités qui existent dans ce pays.

En début d’année, le rapport d’Oxfam avait déjà mis en évidence la violence de ce phénomène au niveau mondial en montrant que la fortune des milliardaires dans le monde a plus augmenté en dix-neuf mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie.

Les 500 plus grandes fortunes professionnelles françaises ont vu leur valeur multipliée par quatre en dix ans. Les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie. Elles possèdent à elles seules autant que les 40 % les plus pauvres en France. Cela s’apparente à une forme de sécession (ou séparatisme) des ultrariches.

Les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis le début de la pandémie. Elles possèdent à elles seules autant que les 40 % les plus pauvres en France.

Si ces tendances s’accélèrent, cela est en partie dû aux politiques fiscales ultralibérales mises en place depuis le début du premier quinquennat Macron. La transformation de l’impôt sur la fortune (ISF) en un impôt sur la fortune immobilière (IFI), ou la réduction de l’imposition des revenus financiers n’ont bénéficié qu’aux plus riches.

Il faut rappeler que les ultrariches disposent davantage d’une fortune mobilière qu’immobilière, en particulier en titres boursiers. C’est ce type de patrimoine qui a largement été soustrait à la fiscalité par les derniers gouvernements.

Pendant la pandémie du Covid-19, les grandes fortunes ont poursuivi leur progression et les grands groupes ont continué à verser des dividendes grâce à l’argent généreusement distribué par l’État. En 2022, les grands groupes français s’apprêtent à verser 68 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, un record pour la zone euro. Rien ne semble pouvoir arrêter cette fuite en avant.

Or, la richesse et la pauvreté vont de pair. Quand les ultrariches s’enrichissent, la classe des prolétaires s’appauvrit. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui produisent les richesses, mais le rapport de force actuel dans le monde du travail ainsi que les politiques mises en place permettent aux capitalistes de s’accaparer les richesses produites pendant que les salaires stagnent voire baissent en raison de l’inflation.

Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 5,2 %, un record depuis 37 ans. Le discours dominant qui légitime ces inégalités s’apparente à une radicalisation de la bourgeoisie. Rien ne viendra de ces ultrariches ou des gouvernements qui satisfont leurs intérêts de classe. Il appartient aux travailleuses et aux travailleurs de s’organiser et de lutter pour renverser ce rapport de force.

Andy (UCL Rennes)

 
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