Pleins feux

Réfugiées : Fermez les CRA, libérez les enfermées !




Absurde et criminelle. S’il y a deux mots pour résumer la situation des étrangères et étrangers enfermées en Centre de rétention administrative (CRA), se sont bien ceux-là.

Les Centres de rétention administrative sont des prisons pour étrangères et étrangers. Hommes, femmes et enfants que l’État français y enferme car elles et ils n’ont pas de « papiers ».

Il y a 24 CRA en France. Tous ont continué à fonctionner : après le 16 mars il y a eu de nouveaux enfermements, de nouvelles expulsions. La fermeture des frontières a tout de même contrarié la machine à expulser. Malgré ça les CRA n’ont pas été fermés.

Plus de 150 étrangères et étrangers y sont détenus, dans les conditions dramatiques de l’épidémie de coronavirus, à la merci de la contagion. Les soins ont été refusés à des détenues malades. La violence et l’arbitraire des gardiens continuent de régner, et sont documentés par de nombreux témoignages. Car les enfermées parlent et luttent.

Dans plusieurs CRA, à Oissel, au Mesnil-Amelot, à Vincennes, des révoltes ont éclaté refusant l’ordre des gardiens et de la rétention, protestant d’être livrés à la maladie. Le Samedi 11 avril, les détenues du Mesnil-Amelot refusaient de réintégrer les bâtiments, et passaient la nuit dehors, les matelas à même le sol de la cour. Le 12 avril c’était au CRA de Vincennes qu’éclataient la colère des détenues face au refus d’hospitalisation d’un des leurs, atteint du Covid-19. Dès le 13 mars, les détenues du CRA de Lille-Lesquin alertaient d’un cas de coronavirus et entamaient une grève de la faim. Un mois plus tard, le 13 avril, les emprisonnées du CRA de Oissel dans l’agglomération de Rouen l’étaient à leur tour pour exiger leur libération.

Abolir la rétention

Parce que face à la répression et au refus de protection, c’est la fermeture des CRA et la libération des enfermées qui s’imposait et s’impose toujours. Le 23 mars, cinq organisations dont la Cimade, le Gisti et le Syndicat des avocats de France (SAF) avaient saisi le Conseil d’État pour demander cette fermeture. Une demande que le Conseil d’État a balayé osant préciser que l’enfermement devait durer « le temps strictement nécessaire » : mais de quoi parle-t-on quand les frontières sont fermées pour cause de pandémie ?

Cette fermeture était également demandée par le défenseur des droits, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté et le Président de de la Commission nationale consultative des droits de l’homme qui jugeaient « illégaux » les maintiens en rétention.

Des associations, des collectifs, des syndicats ont soutenu les révoltes des enfermées, exigé leur libération. Parce qu’ils sont les révélateurs d’un racisme d’État, nous devons amplifier la mobilisation et ne rien céder de cette exigence : fermez les CRA et ne les rouvrez plus jamais.

Théo (UCL Orléans)

 
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