Plein feux

Entraide : Des brigades militantes pour la solidarité de classe




« Seul le peuple sauve le peuple » : c’est l’idée qui a motivé les Brigades de solidarité populaire, des équipes d’entraide en direction des couches les plus précaires des classes populaires.

Constatant que le désordre capitaliste avait conduit à la pandémie de Covid-19, et que l’État n’aiderait ­guère les classes populaires, qui seraient pourtant les premières à en payer le prix, des réseaux de solidarité directe se sont spontanément mis en place en zone rurale comme en zone urbaine. Pour combiner action de solidarité de proximité et revendication politique, des camarades proches du média militant ACTA ont, les premiers, lancé un appel à former des Brigades de solidarité populaire (BSP), suivant le modèle des Brigate Volontarie Per l’Emergenza (« brigades de volontaires pour l’urgence ») lancées à Milan, en Italie.

Rapidement, de nombreux groupes se sont constitués dans toute la France, et des militantes et militants de l’UCL y participent en plusieurs endroits. Sur Paris et Lyon, les locaux de l’UCL sont ainsi mis à disposition pour des collectes, stockage et distribution.

Chaque brigade s’adapte aux réalités locales. A Montreuil, une BSP s’est ainsi montée dans une perspective d’entraide de classe autour du squat occupé rue de Stalingrad par près de 200 ouvriers sans papiers issus de l’ex-foyer de travailleurs migrants de la rue Bara. Deux permanences ont par ailleurs été ouvertes – une à l’espace AERI, rue Etienne-Marcel, l’autre dans le Haut-Montreuil – pour cuisiner, récupérer des repas préparés par des habitantes et habitants, collecter des produits d’hygiène et les distribuer à celles et ceux qui en ont besoin. Dès qu’un besoin est repéré, la brigade s’organise pour y répondre.

Le groupe essaie y compris de mettre en place un soutien scolaire à destination des enfants pour qui la déscolarisation du fait du confinement pourrait s’avérer catastrophique.

Développer nos solutions

Les BSP portent également des revendications et des mots d’ordres politiques. En Île-de-France, ce sont cinq grandes revendications unitaires : la réquisition des hôtels vides pour loger les sans-abri, la régularisation des sans-papiers, le gel des loyers, l’arrêt du travail dans les secteurs non essentiels et l’attribution d’un revenu de confinement.

Les BSP ont la volonté de s’organiser au delà du confinement, même lorsque la situation sanitaire aura évolué. Il y a tout intérêt à pousser au développement de ce réseau et à faire le lien avec les syndicats de lutte qui agissent également dans la période actuelle et seront en première ligne dans « l’après ». Il nous faut anticiper les retombées économiques de la crise actuelle sur le prolétariat, et d’ores et déjà défendre des nécessités politiques post-confinement, telles que la socialisation du système de santé et de l’industrie pharmaceutique, ou la réquisition et la réorganisation du système de production et de distribution, sur des bases autogestionnaires, sous contrôle populaire.

Akina, Nathan et Khalil (UCL Montreuil)

 
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