Edito

Ukraine, fosse commune




Lors de la bataille de Stalingrad, toutes les sept secondes, les soviétiques envoyaient, sur les radios militaires allemandes, ce message : « Toutes les sept secondes meurt un soldat allemand. Stalingrad, fosse commune. »

Après son élection à la présidence russe, Poutine était justement allé à Volgograd (ex-Stalingrad) rendre hommage à l’armée soviétique dans l’idée de réhabiliter un passé glorieux pour mieux promouvoir le militarisme et le nationalisme du nouvel État russe. Lui qui était né de parents ayant vécu le terrible siège de Leningrad, détruite par les bombes allemandes.

L’invasion russe en Ukraine constitue aujourd’hui le point d’orgue de cette réhabilitation. Et l’Ukraine est devenue la fosse commune des milliers de personnes qui périssent sous les bombes et les balles. Face à la résistance, l’armée russe a décidé d’employer la même stratégie qu’à Leningrad et à Stalingrad : assiéger et détruire les villes sous les bombes.

Cette guerre, visiblement mal préparée par un autocrate persuadé d’être acclamé comme un libérateur, se heurte à une résistance militaire, mais aussi populaire, des Ukrainiens et Ukrainiennes. Et la fosse commune pourrait aussi engloutir le militarisme de l’État russe et de son chef.

Il n’y a rien à espérer d’une guerre qui détruit d’abord la vie des prolétaires. Et il ne peut y avoir de « solution » impliquant un nouveau partage territorial ou pire une « finlandisation » de l’Ukraine. Mais il est à espérer que l’enlisement de la guerre provoque l’affaiblissement du militarisme russe et la chute de Poutine.
Ukraine, fosse commune.

UCL, 23 mars 2022


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