L’annulation, par l’État australien, d’un contrat d’armement avec l’industrie française, au sujet de la livraison de douze sous-marins, est révélatrice d’une course mortifère qui ronge le monde.
Date-clef de la rentrée sociale, la manifestation interprofessionnelle du 5 octobre ouvre un triple chantier : protéger l’assurance chômage, défendre nos retraites, mais aussi reconstruire et ancrer localement un mouvement social sapé par les confinements successifs.
Le 2 septembre 2021, Emmanuel Macron, candidat encore officieux à sa réélection, prononce à Marseille un discours de l’ultralibéralisme qui vient. Entre séduction de l’extrême-droite, menace répressive et infantilisation, c’est en charriant les poncifs les plus éculés sur Marseille, en entretenant les peurs de la bourgeoisie et en brandissant de fausses promesses que Macron annonce son plan : la cité phocéenne n’est qu’un terrain d’expérimentation, voué à être déployé à tout le territoire.
Après plus d’un an et demi de pandémie et son lot de réunions virtuelles, une centaine de délégué·es ont pu se coudoyer à l’occasion du Ier congrès de l’UCL. Un temps militant qui se voulait constructif, pour faire de la fédération un outil au service de la révolution sociale.
Il y a dix-huit mois était créé le collectif Plus jamais ça, une alliance inédite entre syndicats et ONG, en dehors des partis, affirmant donc le mouvement social comme un acteur politique autonome. Une démarche à soutenir, mais pas sans critiques.
Les réformes antisociales touchent d’abord les femmes. Quand c’est dur, c’est pire pour elles : conditions de travail et de revenus catastrophiques pour les femmes d’en-bas, massacre des services publics nuisant aux femmes. L’argent économisé sur leurs dos va aux actionnaires.
Après deux ans sans marches des fiertés, leur retour a permis de faire le point sur les luttes passées et à venir. Une implication forte des contre-pouvoirs LGBTI dans leur déroulement a permis que ces moments soient radicaux et massifs.
Les agressions envers les personnes trans par des militantes n’ayant de féministes radicales que le nom se font de plus en plus nombreuses. Ces actes s’ancrent dans le contexte de la transmisogynie qui imprègne la société et qui peut s’exprimer avec violence.
L’annonce, le 12 juillet, d’une obligation vaccinale pour le personnel hospitalier, a ébranlé leurs syndicats. Les prises de position ont été floues au niveau des fédérations, hétéroclites au niveau local, plongeant les collègues et les syndiqué·es dans le désarroi. Ce grand ratage appelle bien des remises en cause. Les syndicalistes révolutionnaires ont leur mot à dire.
La direction d’une unité d’ingénierie d’EDF veut remettre en cause le temps de travail hebdomadaire des salarié·es. Malgré les manœuvres patronales, ces derniers refusent et les syndicats organisent la colère.
Le gouvernement a annoncé à la fois une remise en cause des facilités de circulation des agents SNCF et la gratuité des trains pour les policiers armés. Une manœuvre politique grossière qui s’ajoute à d’autres attaques contre les cheminotes et cheminots. Il est temps de riposter !
Mai 2021, en pleine troisième vague de la pandémie, le collectif La santé en lutte organisait une journée d’action dans plus d’une dizaine de villes d’Europe, à partir d’un manifeste en 10 langues signé par plus de 60 collectifs et syndicats. Retour sur un mouvement dans lequel s’activent les communistes libertaires de Bruxelles.
Zemmour a pris du grade. Hier trublion télévisuel plusieurs fois condamné pour provocation à la discrimination ou à la haine, il se verrait bien aujourd’hui calife à la place de Marine. Portrait du postulant au titre de premier fasciste de France.
Tous les deux mois, Alternative libertaire se propose de déchiffrer une expression de la novlangue d’extrême droite. Aujourd’hui la « réinformation ».
Entretien avec les féministes afghanes de RAWA : « L’occupation n’a causé que destruction et chaos »
L’Association révolutionnaire des femmes en Afghanistan (RAWA) est une organisation fondée à Kaboul en 1977, luttant pour la justice sociale, les droits des femmes et contre l’impérialisme. Elle a participé à la résistance contre l’invasion soviétique de 1979 tout en s’opposant aux fondamentalistes islamistes, puis a combattu le régime des talibans et l’occupation américaine depuis 2001. Une responsable de cette organisation fait le point sur la situation après le retrait des Etats-Unis et la prise du pouvoir par les talibans.
Les délégations zapatistes qui doivent sillonner l’Europe pour y rencontrer les luttes d’en bas à gauche sont arrivées sur le continent.
Dans le Puy-de-Dôme, près d’Issoire, un projet d’aire d’autoroute « écoresponsable » a vu le jour fin 2020 et se met en place à toute vitesse, porté par le fond de dotation Landestini. Ce projet menace cinq hectares de terres d’artificialisation alors que les agricultrices et agriculteurs locaux peinent à trouver des terres cultivables sous la pression foncière.
En juillet dernier s’est tenu le congrès de la Confédération paysanne. Suite à l’échec total des négociations de la Politique agricole commune (PAC), les débats des congressistes sur la stratégie à adopter ont été vifs et révélateurs de désaccords politiques.
Les luttes contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo continuent de mobiliser à Bure malgré la répression policière et juridique des militantes et des militants. Le 21 août, une manifestation festive a été l’occasion de saboter la plateforme ferroviaire du site.
Ouverte pendant six mois à Vincennes, elle gava d’exotisme et de racisme bon enfant plus de 8 millions de visiteurs et visiteuses. Seuls l’extrême gauche et les groupes d’étudiants et de travailleurs immigrés s’y opposèrent, en dévoilant « la vérité sur les colonies ».
Dans le paysage bien sombre des pensées de l’écologie, écartelé entre pessimisme collapsologiste et foi aveugle dans la technique, qui nous semblent être deux impasses, le livre de Baptiste Morizot apparait comme un rayon de soleil. Enfin une porte de sortie !
Des librairies, on en connaît, on en a connu et on espère qu’on en connaîtra. Mais d’où viennent les librairies ? Comment se sont-elles fait cette place dans le paysage commercial français ? Comment ont-elles été influencées par le développement de nouvelles pratiques commerciales ? C’est tout ce à quoi tente de répondre Patricia Sorel dans son ouvrage.
« Contrôler les assisté·es ». Progressivement depuis le milieu des années 1990, ce mot d’ordre s’est imposé au point d’être devenu un élément structurant et central du nouvel « État social ». Le sociologue Vincent Dubois, fort de vingt-cinq ans d’études sur le terrain, nous livre ici un ouvrage précieux et documenté pour qui cherche à comprendre comment ces politiques se sont installées et trouvées légitimées dans le contexte du tournant néo-libéral.
Qu’est-ce que l’émergence des Gilets jaunes nous apprend du syndicalisme aujourd’hui ?
Laurent Denave, sociologue et musicologue a interrompu ses recherches académiques en novembre 2018 pour s’engager pleinement dans le mouvement des Gilets jaunes. Il va sur les ronds-points, dans les manifestations, noter scrupuleusement ce dont il est témoin. Bref, un vrai travail d’ethnologue engagé et multi-situé, à la fois dans le mouvement et un peu de côté.