Antifascisme

« Appel pour les libertés » : on a besoin d’actions, pas de pétition !




Le 4 mai dernier, une tribune intitulée «  Appel pour les libertés, contre les idées d’extrême droite  » a été publié sur le site du journal Libération. Bien que politiquement proche de notre analyse, il nous a semblé nécessaire d’en faire une lecture critique.

Signé par une petite centaine de responsables politiques et syndicaux et de «  personnalités  » 1, l’«  Appel pour les libertés, contre les idées d’extrême droite  » publié le 4 mai dernier dans Libération dresse un constat que l’on ne peut que partager  : la montée continue de l’extrême droite à tous les niveaux (dans la rue, les médias, au pouvoir).

En s’appuyant sur les derniers événements en France et dans le monde, les signataires appellent «  à une réaction forte, unitaire et rassembleuse, pour réaffirmer notre combat commun contre l’extrême droite, ses idées, et toutes celles et ceux qui participent à sa propagation  », par le biais d’«  une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite, à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement et défendre nos libertés individuelles et collectives  » et qu’«  associations, syndicats, collectifs, partis qui partagent le fond de cet appel […] se réunissent afin d’en construire les conditions  ».

À l’UCL, nous ne pouvons que partager le constat dressée par cette tribune. Si la forme a évolué en intégrant les organisations politiques, nous ne pouvons que regretter qu’elle ne soit pas appuyé d’abord sur les collectifs actifs sur le terrain. Nous regrettons également que l’appel à une manifestation (qui se tiendra le 12 juin) ne rejoigne pas la marche en hommage à notre camarade Clément Méric, victime de la violence d’extrême droite, organisée, elle, le 5 juin… il n’en n’est même pas fait mention. Il s’agit pour nous d’une erreur politique majeure et qui montre le fossé entre les signataires et la réalité de l’antifascisme aujourd’hui.

Pour une unité sincère

Soyons clair : l’UCL défend et défendra toujours l’unité la plus large possible contre l’extrême droite et ses idées. Le danger que représente la dynamique de fascisation en cours est trop grave pour que l’on se permette de rester isolé. Toutefois cet appel, signé par le haut, n’a pas la forme pour créer une véritable unité. Cette convergence risque d’être polluée par les rendez-vous électoraux. Ceci dit, plusieurs groupes locaux ont fait le choix de s’investir localement sur cette base.

Il s’agit de créer une véritable convergence, cette fois-ci par le bas. L’unité et le lien entre toutes les composantes du mouvement social sur ce sujet ne pourra se réaliser sans respecter à la fois nos divergences politiques, stratégiques et organisationnelles, mais aussi en ayant une exigence de crédibilité et d’engagement réel sur le terrain. Ce travail devra se poursuivre après la date du 12 juin. Le cadre peut et doit être dépassé afin de construire un mouvement antifasciste populaire et massif.

Commission antifasciste de l’UCL

 
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