Antifascisme

Meurtre de Clément Méric : l’enjeu politique du procès en appel




Les assassins de Clément se retrouvent une nouvelle fois devant le tribunal, après avoir fait appel de leur première condamnation en 2018. Le lendemain, une manifestation pour le huitième anniversaire de la mort de notre camarade se tiendra le 5 juin à Paris. Une mobilisation qui en appelle d’autres...

Le 5 juin 2013, le militant syndical et antifasciste Clément Méric tombait sous les coups de néonazis de Troisième Voie, groupe dirigé par Serge Ayoub, skinhead connu pour sa violence. Le crime est un événement national  : s’enchaînent alors pêle-mêle des mensonges médiatiques contre Clément et ses camarades, les faisant passer pour les agresseurs, des tentatives de dépolitisation pour réduire le crime à une simple rixe entre jeunes radicaux, des appels de l’extrême droite à dissoudre les groupes antifascistes et des volontés de récupération de certains politiciens.

Cinq ans de mobilisations se sont donc tenus jusqu’au premier procès, en septembre 2018. Celui-ci avait enfin rétabli les faits, effaçant les rumeurs et les mensonges, et établi clairement la responsabilité des militants d’extrême droite et de leurs idées. Mais les fascistes ayant fait appel, un nouveau procès doit se tenir du 25 mai au 4 juin.

Un procès fort d’actualité

La justice doit donc reconnaître de nouveau la responsabilité de l’organisation Troisième Voie, comme elle l’avait fait en première instance. Ce sont bien des militants de cette organisation qui ont attaqué Clément et ses amis  ; ce sont bien eux qui avaient un poing américain et qui s’en sont servi. C’est bien un crime politique de l’extrême droite contre un antifasciste.

Replacer la mort de Clément sur le plan politique est donc un enjeu majeur et plus que jamais actuel, face à la montée en puissance de l’extrême droite sous toutes ses formes et partout dans le monde. En France, le RN est en plein essor électoral. Les groupuscules radicaux persistent dans leurs violences et leurs idées ont pignon sur rue, se diffusant sur les plateaux télés et au gouvernement  ; de plus, la période est propice aux théories du complot et au confusionnisme de tout genre. Si le procès peut jouer un rôle là dedans, la mobilisation politique est également nécessaire et primordiale.

C’est pourquoi le Comité pour Clément, l’Union syndicale Solidaires et l’Action antifasciste Paris-Banlieue ont décidé d’appeler à une manifestation à Paris le lendemain du verdict, le 5 juin à 14 heures à République. L’UCL, comme d’autres organisations et associations, ont décidé de relayer cet appel et d’être présentes, et de se lier aux initiatives locales de soutien qui pourraient avoir lieu durant le déroulé du procès.

Cette manifestation est aussi l’occasion de pérenniser une nouvelle dynamique antifasciste, entamée notamment par la manif du 10 avril dernier à Paris. Car si depuis plus d’un an la crise Covid-19 a pu bousculer l’agenda social, elle n’a malheureusement pas vu se réduire les violences fascistes  : au contraire, elles ont augmenté  ! Pourtant, dans ce climat de plus en plus brun, l’État préfère continuer à réprimer les mobilisations antifascistes au lieu de s’attarder sur les attaques des fachos. C’est ce qui s’est notamment passé à Lyon, quand la préfecture a interdit la manifestation du 3 avril, largement appelée, après le saccage de la Plume noire (librairie de l’UCL). Une attaque que la police avait volontairement laissé perpétrer.

Contre les violences de l’extrême droite, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, en construisant des mouvements sociaux, unis et populaires  !

Nathan (UCL Montreuil) et Gab (UCL 71)

 
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