Politique

Pour mieux se défendre : unifier les régimes d’assurance chômage




La réforme de l’assurance chômage fait son retour malgré la crise. Au programme  : une baisse des allocations chômage et une hausse de la précarité. Il est urgent de réagir collectivement et de demander l’unification des différents régimes.

En 2019, le gouvernement veut l’accord des syndicats pour faire 4 milliards d’économie sur le dos des privées d’emploi. Ils refusent tous, sa réforme se fera alors par décret. La crise du Covid-19 suspend le projet. Mais il revient à la charge avec le décret du 1er juillet 2020. Que prévoit-il  ? Un nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR : moyenne des salaires perçus avant la fin du contrat de travail) en le faisant baisser par la prise en compte des périodes non travaillées.

L’allocation chômage, calculée à partir du SJR, baissera automatiquement, en moyenne de 250 euros par mois pour des centaines de milliers de personnes. En conséquence moins de personnes pourront cumuler le salaire d’un nouveau travail avec une partie de leur allocation chômage. De plus, il durcit les conditions pour ouvrir des droits au chômage (plus de jours ou d’heures de travail nécessaires). De nombreuses personnes n’auront plus d’allocations chômage ou moins, basculant, au mieux, vers le RSA. Plus d’un million de privées d’emploi vont être plus pauvres, donc plusieurs millions de personnes, en ajoutant leurs enfants et leur conjointe. Mais la mobilisation peine à atteindre les précaires, alors que celle des salariées en CDI, du public et du privé, est indispensable. Après la lutte sur les retraites, c’est une nouvelle bataille qui se présente. Infligeons une nouvelle défaite au gouvernement et au patronat.

Mettre fin à la division

Il y a trois régimes différents pour les allocations chômage  : l’allocation de retour à l’emploi, le régime de solidarité et le RSA-prime d’activité. En plus, il y a plusieurs caisses qui les versent  : Pôle emploi, ou l’ancien employeur public en régime d’auto-assurance (comme La Poste), ou la Caf. C’est diviser pour mieux régner. Bizarrement les syndicats de lutte ne revendiquent pas la fin de cet éclatement. Alors que c’est l’unité qui fait notre force face aux patrons et à l’État. Ce qu’il nous faut c’est un seul régime d’assurance chômage pour toutes et tous. Avec un seul organisme payeur  : une Sécurité sociale unique gérée par les syndicats, intégrant donc l’assurance chômage.

Il faut aussi mettre fin à la règle «  un jour travaillé = un jour d’allocation de chômage  » instauré en 2009 dans le régime de l’allocation de retour à l’emploi. Là aussi les syndicats de lutte sont sur la défensive. C’est-à-dire que moins je travaille, moins de temps j’aurai d’allocations de chômage. Mais c’est le capitalisme qui impose le chômage  ! Cette règle doit être remise en cause. La revendication d’un salaire étudiant va dans ce sens. Plutôt que le RSA pour les moins de 25 ans, une vraie revendication de classe serait une allocation de chômage pour toutes et tous, au minimum dès 18 ans, et même si la personne n’a pas encore travaillé.

Michel (UCL Vosges)

 
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