International

Racisme d’État : Des politiques sécuritaires meurtrières




Malgré le nombre de migrants et de migrantes mortes en Méditerranée, le gouvernement d’extrême droite italien campe sur ses positions racistes et isolationnistes. Premier bilan de l’exercice d’un pouvoir fasciste.

Le dimanche 26 février 2023, un navire de migrantes et migrants a fait naufrage sur les côtes italiennes, causant au moins 69 morts d’origines afghane, syrienne, pakistanaise, tunisienne ou palestinienne, fuyant la guerre, la dictature, l’impérialisme ou les catastrophes environnementales. Frontex, l’Italie, l’Union européenne  : tous les acteurs qui font la police aux portes de l’Europe se renvoient la balle tout en accusant les passeurs.

Pourtant, le pouvoir fasciste italien ne s’est jamais caché d’avoir comme priorité de réduire par tous les moyens sécuritaires possibles l’accès au sol national  : procès contre les maires du sud du pays qui accueillent des migrants, interdiction d’accoster dans les ports italiens pour les navires humanitaires et depuis le 2 janvier, décret obligeant ces derniers à n’effectuer qu’un sauvetage à la fois indépendamment de l’urgence des situations.

La compassion de façade de Giorgia Meloni ne doit pas cacher la réalité d’une politique raciste, isolationniste et meurtrière qui est au cœur du projet politique de l’extrême droite. Après tout, que valent les vies de dizaines de personnes face à un discours sécuritaire qui a permis à l’alliance au pouvoir de remporter les deux régions les plus importantes du pays lors d’élections partielles  ?

Les autres États européens, France en tête, se sont indignés de cette crise migratoire. Non pas pour défendre les mortes et les morts, mais car l’Italie refuse d’appliquer les directives de Dublin qui leur imposent de prendre en charge les demandeurs d’asile arrivés dans l’UE via son territoire. Là encore, aucune compassion, mais une volonté des pays du nord de l’Europe de se décharger de leur rôle d’accueil au profit des pays méditerranéens. Le Royaume-Uni vient d’ailleurs d’annoncer un projet de loi allant dans le même sens, tandis qu’en France la loi Darmanin renforce l’immigration choisie et annonce un nouvel essor des Centres de rétention.

Les lois se durcissent partout ailleurs en Europe

Face aux théories promues par l’extrême droite du « Grand Remplacement » et d’une « invasion migratoire », la fermeture du pays et la mort d’étrangères et d’étrangers apparaît comme une mesure de protection justifiée. Selon le gouvernement Meloni, qui promeut la natalité italienne (au détriment des droits des femmes) comme alternative à l’immigration pour répondre à la crise économique structurelle du pays, ces morts seraient un message envoyé aux prolétaires du monde entier pour les inciter à ne pas tenter de venir s’installer en Italie.

Se plaindre des effets sans s’attaquer aux causes réelles des migrations que sont le capitalisme et l’impérialisme, dresser des murs pour cacher la misère et la mort, voilà la recette meurtrière de l’extrême droite au pouvoir. C’est pour cela qu’il faut lutter sans relâche, contre la loi Darmanin, contre le fascisme et pour une solidarité internationale !

Hugo (UCL Montreuil)

 
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