Visa : Lumière sur mairies brunes, 3^e livraison

Le nouveau tome de Lumière sur mairies brunes, publié par l’association Visa, regorge d’informations sur les pratiques municipales de l’extrême droite au pouvoir localement, avec des points communs à tous les maires  : autoritarisme, intimidations et harcèlement des opposantes et opposants, racisme, discriminations, mesures antisociales, sécuritaire, clientélisme, enjeux de mémoire…

Ce travail complet de recensement et d’analyse mené par Visa et ses correspondantes et correspondants locaux, essentiellement des syndicalistes, est une recension exhaustive de tous les faits et méfaits de l’extrême droite dans les villes qu’elle occupe.

Onze mairies gérées par le RN, ou le Rassemblement Bleu Marine pour Béziers, et quatre par la Ligue du Sud, présidée par l’ex-FN Jacques Bompard : Visa publie régulièrement en ligne des chroniques de ce qui peut se pratiquer dans ces quinze villes laboratoires de l’extrême droite depuis 2014. Hénin-Beaumont constitue la vitrine officielle du RN, mais chaque ville présente des particularités avec des maires plus ou moins discrets, Robert Ménard pouvant ainsi se permettre des provocations plus fortes de sens.

Depuis, Visa a initié des antennes locales, que ce soit à Marseille, à Béziers, dans le Var et dans d’autres villes ou départements, avec des équipes militantes en immersion directe face à l’extrême droite banalisée et institutionnalisée, qui recycle pourtant dans ses équipes municipales des éléments plus radicaux issus notamment du Gud et des Identitaires. Certains camarades syndicalistes des collectivités territoriales ont ainsi des employeurs «  pas comme les autres  » qui tentent de les mettre au pas de manière brutale, parfois avec la complicité de certains syndicats complices.

Une riposte intersyndicale et locale

On peut également découvrir dans ce livre conçu comme une « boîte à outils » les analyses et les communiqués de Visa ainsi que les expressions syndicales et intersyndicales qui sont autant de coups de projecteurs et de ripostes sur les réponses concrètes à apporter, basées sur les valeurs syndicales de solidarité et de lutte.

Par ailleurs, il faut signaler que la campagne « Uni·es contre l’extrême droite » lancée en janvier 2014 par la CGT, Solidaires et la FSU, a initié des débats et des formations syndicales unitaires à Béziers, à proximité immédiate d’Hénin-Beaumont, d’Hayange, dans le Vaucluse et à Lyon pour aider les équipes militantes et organiser la riposte syndicale unitaire. Les partis politiques de la gauche institutionnelle qui ne se sont jamais vraiment remis en cause devraient prendre exemple sur ces démarches unitaires.

À l’approche des municipales à risque de mars 2020, il faut marteler que le combat contre l’extrême droite et ses idées ne passe pas après les « autres » luttes syndicales au prétexte que Marine Le Pen a été battue au second tour de l’élection présidentielle (en ayant obtenu un score historique de plus de 10 millions de voix) et qu’elle n’a obtenu « que » 9 député·es en 2017. Il faut continuer à lutter, sans relâche et avec la même force, contre les politiques libérales et gouvernementales, notre adversaire qui fait aussi monter le RN, et contre le fascisme, notre ennemi historique. Ce livre est un outil utile pour ça !

Gabriel L. (UCL Nantes)