Edito : Intersyndicale III - le Retour ?




Depuis 2009, c’est une intersyndicale nationale qui, globalement, décide du rythme et des modalités de la contestation sociale. Des journées d’action aux appels francs à la grève – la prochaine est le 13 décembre –, l’intersyndicale nationale, fruit des concessions que nécessite l’unité, n’a toujours pas franchis le pas d’appeler à une véritable grève générale.

Il est vrai que réussir à obtenir un accord entre des forces aux stratégies très différentes peut se révéler particulièrement ardu. De la CFDT, qui dégaine son stylo dès qu’elle entend le mot « grève », à Solidaires (les syndicats Sud) qui appelle à la grève générale, à l’auto-organisation des luttes et au blocage de l’économie, il est certain que le « compromis » n’est pas des plus simples.

Entre ces deux pôles, la CGT veille à ne surtout pas créer les conditions d’un débordement et d’actions radicales « incontrôlables ». Foi de Thorez, nous ne sommes pas en Grèce ou à Mayotte tout de même ! Faut-il pour autant considérer le poids de l’intersyndicale nationale dans la lutte des classes comme nul et non-avenu ?

Ce serait en fait une belle erreur. L’unité au « sommet », c’est aussi une des conditions de l’unité à la base. Et de celle-là nous en avons bien besoin pour construire un véritable rapport de force face aux attaques du Capital.

Alors oui, faute d’être capable seul d’enclencher l’affrontement avec l’État, nous avons tout intérêt à nous appuyer sur toutes les journées de grève pour radicaliser l’action des travailleurs et des travailleuses.

Alternative libertaire, le 25 novembre 2011

 
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