Culture

Expo : Insurgées !




Jusqu’au mois de mars à Saint-Denis, on peut voir une exposition sur la Commune, riche d’un fonds de documents et d’œuvres très important. N’ayant pas eu le temps ni les moyens matériels de nous y rendre à temps pour rédiger nous-même un compte-rendu, mais pensant qu’il s’agit là d’un événement à souligner, nous avons choisi de reproduire ci-après le texte de présentation transmis par le musée.

L’exposition Insurgé.es ! entend faire la part belle aux nouvelles approches historiques de la Commune de Paris de 1871.

En s’appuyant sur des œuvres et documents remarquables, célèbres ou jamais dévoilés, elle présente les événements et les mémoires qui les ont transmis à hauteur d’hommes, de femmes et d’enfants — qu’ils soient célèbres ou moins connus, identifiés ou anonymes, individus ou collectifs.

Plus de 30 personnalités de tous horizons sont invitées à partager leur point de vue sur cet épisode historique et ses résonances contemporaines.

L’un des plus importants fonds sur la Commune de Paris de 1871 se trouve à Saint-Denis. Ce sont des milliers d’œuvres et documents relatifs à cette expérience de révolution sociale qui sont conservés au musée d’art et d’histoire Paul Eluard et dans les fonds patrimoniaux de la médiathèque du centre-ville.

Dessins, estampes, affiches, journaux, photographies, correspondances, peintures et autres objets permettent d’évoquer cette période brève — 72 jours — mais incroyablement riche, qui a profondément marqué l’histoire et qui nourrit encore les plus vifs débats. À un siècle et demi des événements, c’est un lieu incontournable pour s’interroger sur les lectures qui peuvent en être faites aujourd’hui.

Actualité de la Commune pour la recherche

Grâce à un extraordinaire drapeau rouge de 1871, des photographies originales de barricades ou de la colonne Vendôme renversée, des gravures ou de truculentes caricatures, l’exposition offre de saisir le quotidien multiforme de ces insurgées. Des dessins d’actualité, pris sur le vif et destinés à être reproduits en gravure dans la presse, montrent des élus et citoyennes qui débattent. Journaux et affiches révèlent leur volonté de changer le monde. Les nombreux documents exposés rappellent également la diversité d’une ville qui était loin d’être entièrement acquise à l’insurrection.

Estampes de Manet, manuscrit de Vallès...

La violence de la guerre civile s’intensifie dans les derniers jours de mai 1871. Les soldats versaillais entrent dans Paris. Pendant la Semaine sanglante, des communards et communardes sont fusillés en masse ou faits prisonniers. Les estampes de Manet et une peinture de Maximilien Luce, encore jamais présentée, évoquent cette période tragique.

Combien furent-ils à mourir ainsi ? Une partie de Paris brûle. Alors que les ruines sont largement photographiées et font office d’attraction touristique, les urbanistes saisissent l’opportunité de repenser la ville. L’exposition propose aussi des regards sur l’ailleurs et venus d’ailleurs, portraits d’étrangers, exil et déportation, résonances mondiales.

Grâce à un extraordinaire drapeau rouge de 1871, des photographies originales de barricades ou de la colonne Vendôme renversée, des gravures ou de truculentes caricatures, l’exposition offre de saisir le quotidien multiforme de ces insurgées
Bruno Braquehais

Parmi les exceptionnels documents présentés, on découvre avec émotion les pages retrouvées du manuscrit de L’Insurgé de Jules Vallès ou les lettres du communard Jean Allemane envoyées secrètement depuis le bagne de Nouvelle-Calédonie. On découvre enfin des points de vue qui revendiquent la postérité de la Commune et son actualité.

Dans chaque section, historiennes, écrivaines, journalistes, philosophes, enseignantes ou artistes partagent leurs regards en toute subjectivité à travers de brefs textes constituant un parcours polyphonique, qui permet de souligner les nuances, de donner à entendre différentes voix, complémentaires ou parfois contradictoires, faisant dialoguer les époques et les points de vue.

La Commune de Paris insuffle vitalité à leurs recherches et à leurs créations. S’attachant à une thématique, une figure ou un événement particuliers, explorant les formes de transmission à travers créations artistiques ou réactions de collégiennes, les auteurs et autrices révèlent à quel point cette histoire interroge encore notre société : république, démocratie, souveraineté populaire, liberté et autorité, émancipation, travail, rapports de genre, violence, mémoire collective…

La Commune inspirerait-elle encore ?

L’exposition est accompagnée d’un riche programme d’actions culturelles et éducatives ainsi que d’un catalogue publié sous la direction d’Anne Yanover aux éditions Libertalia (96 pages, 12 euros).

  • Anne Yanover et Laure Godineau (commissaires d’exposition) Insurgé.es : regards sur celles et ceux de la Commune de Paris de 1871, Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, Saint-Denis, jusqu’au 6 mars 2023, 5 euros, 3 euros le dimanche, gratuit le premier dimanche du mois et pour les étudiantes de l’USPN
 
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