Puy-en-Velay : Les « enracinés », maintenant ça suffit !
Depuis 18 mois une librairie d’extrême droite « Les Arts Enracinés » s’est installée au Puy-en-Velay et semble bénéficier de la complaisance du maire local ainsi que de la préfecture qui tentent d’interdire toute opposition visible à ce lieu de propagande fasciste.
Une fois de plus le fascisme et tous ses cousins idéologiques ont fait campagne au Puy-en-Velay avec le local néo-nazi qui se cache derrière une soi-disant librairie [1].
Depuis 18 mois, ce lieu, au cœur des rues commerçantes de la veille ville, distille sa haine et sa violence avec la littérature mise en vente, mais aussi lors des conférences proposées. Entre celle d’une certaine Hilda Lefort (anagramme d’Adolf Hitler) sur le racisme, celle sur le royaliste antisémite Charles Maurras, ou celle animée par Georges Feltin-Tracol, au sujet d’Alexandre Douguine, auteur russe soutien de Poutine et de l’eurasisme et appelant à « l’extermination des Ukrainiens », les leaders invitent aussi des personnalités maintes fois condamnées par la justice comme Yvan Benedetti (président du Parti nationaliste français) et son avocat Pierre-Marie Bonneau, spécialiste dans la défense des militants d’extrême droite (il est l’avocat du CLAN - Comité de liaison et d’aide aux nationalistes).
Ces deux derniers tenaient conférence le samedi 7 janvier 2023. Le RAFAHL (Réseau Antifasciste de Haute-Loire), où l’UCL Le Puy est très impliquée, a organisé une énième manifestation. Deux cents personnes se sont mobilisées malgré l’interdiction, une fois de plus, de la préfecture de tout rassemblement en centre-ville.
Parmi les motifs, on retrouve chez ces braves défenseurs de l’ordre républicain le risque de trouble par la présence de l’ultra gauche locale ! Il est vrai qu’on y a vu une ancienne maire socialiste et quelques militants et militantes de « Générations » (on a cru même voir Solidaires et la CGT !).
Jusqu’à présent les autorités d’État et la mairie n’ont jamais vraiment réagi contre cette officine, malgré les alertes et une plainte. Pire même ! Alors que les pitbulls protégeant l’entrée ont envoyé à l’hôpital un jeune couple qui portait le T-shirt du club de foot antifasciste allemand St Pauli [2], ce sont bien évidemment les militants et militantes antifascistes qui ont été verbalisées pour avoir pénétré pacifiquement dans le périmètre interdit.
Fascisme sous protection policière
Rejoignant les propos de la préfecture paniquée à chaque rassemblement en y voyant la prise du palais d’hiver par de sales gauchistes (un gauchiste ne peut qu’être crado pour ces gens-là !) le couteau entre les dents (ce samedi 7 janvier, pour 200 manifestants et manifestantes il y avait 8 cars de CRS), le maire de la ville, une marionnette du président de région Wauquiez, y alla de sa déclaration dans la presse en associant dans le même camp fascistes et antifascistes !
Rhétorique de caniveau, identique à celle du gouvernement, d’une grande partie des médias et des partis politiques, l’édile en rajoutant même une couche sur le Puy, ville tolérante dont les extrêmes ne seraient pas le reflet.
Il oublie de dire qu’il n’a jamais levé le petit doigt et encore moins le majeur contre ce local, se cachant derrière la liberté du commerce et répondant même favorablement à la demande des fafs d’installer des caméras de vidéo-surveillance. Merveille de la technologie qui fut d’ailleurs utilisée pour sanctionner les antifascistes !
Les extrêmes se rejoignent presque
En occultant les cadeaux faits à la fraternité St Pie X, en fermant les yeux sur des conférences anti-IVG, anti-contraception... données par Alliance Vita dans des écoles privées, en laissant s’épanouir les affiches de l’Action Française, de Jeune Nation appelant au retour de Pétain — tandis que celles des antifascistes sont vite nettoyées — le laquais municipal aux ordres de son seigneur régional, tout comme la préfecture, montrent une véritable complicité avec les fascistes. On les comprend : demain ils ont plus de chance de s’allier à eux qu’à nous !
Effectivement, comme cet élu le dit : « le Puy n’est pas une ville d’extrême droite ». Normal, pendant longtemps cette dernière a pu s’implanter, se développer sans aucune réaction. Ce n’est qu’avec la création du RAFAHL que cette bouillie infâme a été mise en lumière et combattue. Alors pour nous la lutte continue avec un premier objectif : la fermeture de ce lieu fasciste.
UCL Le Puy-en-Velay
