Contre-sommet de l’OTAN : la violence policière se déchaîne déjà !




Suite aux violences policières du jeudi 2 avril à Strasbourg, nous apportons nos points de vue et nos témoignages de manifestantes et manifestants victimes des violences policières.

Le 2 avril, à la nouvelle de la mort d’un manifestant au G20 de Londres l’assemblée générale du village alternatif du contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg a décidé d’une manifestation de protestation.

A 15 heure, 1500 personnes environ commençaient à défiler dans le quartier du Neuhof à proximité de la base militaire dans le Neudorf jusqu’au stade de la Meinau. Plusieurs dizaines d’habitantes et d’habitants du quartier du Neuhof se sont joints à cette manifestation. Peu de temps après le départ, la police a commencé à harceler la manifestation en procédant à des interpellations en marge. Une barricade a brièvement été dressée rue des canonniers mais la police n’a réellement attaqué la manifestation que sur l’artère nommée « route du Neuhof ». Certaines maisons du quartier ont été endommagées par des tirs de grenades lacrymogènes de la part de la police.

La manifestation s’est effritée et il n’est plus resté qu’un bloc compact de 300 manifestantes et manifestants encerclés puis arrêtés par la police entre la zone industrielle Eurofret et la forêt du Neuhof.

Apprenant la nouvelle plusieurs centaines d’habitantes et d’habitants du village se sont dirigés en cortège vers la zone industrielle pour exiger la libération des camarades. La « legal team » du village a tenté une négociation avec la police, mais celle-ci a tiré sans sommation des grenades lacrymogènes et la foule a reflué vers le village.

Pendant ce temps les 300 personnes ont été maintenues encerclées dans la zone industrielle dans des conditions dégradantes. Des personnes voulant uriner ont été contraintes de le faire alors qu’elles étaient menottées l’une à l’autre par les poignets. Des femmes ont été contraintes d’uriner en public sous les rires et les flash des téléphones mobiles des policiers, heureux de garder un souvenir. Les insultes sexistes et homophobes, et les diverses humiliations, n’ont pas cessé. On a relevé la présence dans ces évènements de membres des brigades anti-criminalité (BAC), des brigades d’interventions, des CRS, des gardes mobiles et de brigades canines.

La police a commencé a transférer les personnes arrêtées à partir de 19h par petits groupes jusque tard dans la nuit. A la fin, la dernière quinzaine de personne arrêtées sur la zone industrielle a été directement relâchée sur place. Pendant ce temps des accrochages avaient eu lieu entre plusieurs centaines d’habitantes et d’habitants du village et la police dans un champ à l’est du village. Tir de flash-balls, tir de grenades lacrymogènes : les affrontements ont duré jusque vers 21h30.

Les personnes transférées ont été retenues dans un commissariat, un gymnase et un bâtiment militaire (hors procédure). La majorité a été relâchée au cours de la nuit. Durant la rétention, les policiers étaient visiblement débordés et déboussolés par l’ampleur de leur propre répression, comme l’attestent les conversations tenues entre-eux.

Au total, sur 268 personnes interpellées, il restait le 3 avril au matin 105 personnes en garde à vue et on déplorait un blessé grave chez les manifestant-es (trauma crânien).

Les méthodes employées par la police augurent mal de la manifestation contre l’OTAN de samedi. Nous protestons contre les violences policières et affirmons notre solidarité avec les victimes de la répression et la population des quartiers sud de Strasbourg, victime au quotidien de l’insécurité policière.

Strasbourg, le 3 avril 2009, à 14 heures.

Alternative libertaire

 
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