Edito : C’est la grève qu’il nous faut




On se souvient de la boutade de Sarkozy, du meilleur cru : « Quand il y a des grèves, aujourd’hui en France, ça ne se voit plus. »

Boutade qui aurait suffit à irriter la ou le syndicaliste le plus frileux…

Car, historiquement, qu’est ce que le syndicalisme ? Deux choses : d’abord une structure de solidarité de classe, ensuite un mode d’action privilégié, la grève.

Certes nombres de syndicats, parmi les plus pâles, font leurs petits arrangements avec l’un ou l’autre de ces principes de base.

Mais ce schéma, nombres de salarié-e-s y restent vigoureusement attaché-e-s, encore aujourd’hui et quoi qu’en pense Sarkozy.

La grève massive de l’éducation du 20 novembre l’a démontré avec éclat.

Quand on se fâche, quand la tension se fait de plus en plus vive, l’arme des travailleurs et des travailleuses c’est la grève.

Et la période est riche de colère sociale : à la Poste, à la SNCF, dans l’audiovisuel public, les Caisses d’épargne, à l’ANPE, parmi les sans-papiers… les travailleurs ont choisi l’action.

Les attaques sont nombreuses. Contre le service public bien sûr. Mais l’industrie est loin d’être épargnée, les plans de licenciements s’alignent à la faveur de la crise : Doux en Bretagne, Amora à Dijon, Renault à Sandouville…

Il vaut mieux licencier que toucher aux dividendes des actionnaires en panique !

Dans le secteur automobile la crise s’annonce rude : la fermeture de sites et la mise au chômage technique pour plusieurs semaines à PSA Choisy ou Renault Flins en attestent.

Connaîtrons-nous, trente ans après 1979 et le destruction de la sidérurgie lorraine, celle de l’industrie automobile en 2009 ? L’ombre de la rapacité patronale plane…

Nous sommes à l’heure des choix.

Construire ou pas le vaste mouvement de grève refusant les politiques de casse sociale, un mouvement où les questions d’occupation, de réquisition et d’autogestion des entreprises doivent être posées. Plus que jamais, bâtissons la lutte.

Alternative libertaire, 25 novembre 2008

 
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