Histoire

CGT : “Le Peuple”, organe quotidien du syndicalisme




Le 4 janvier 1921 paraît le premier numéro d’un nouveau quotidien syndical, Le Peuple, organe de la Confédération générale du travail (CGT). Il prend la suite de La Bataille – nommée La Bataille syndicaliste à sa création en 1911 –, et remplace La Voix du peuple, créée en 1900 et qui était, jusqu’en 1914, l’hebdomadaire officiel de la CGT.

L’objectif de ce quotidien est double. D’une part, il est un outil nécessaire pour la lutte, comme l’affirme le secrétaire général de la CGT, Léon Jouhaux, dans l’éditorial du premier numéro, intitulé « Nos efforts et leur but » : « Il nous faut donc poursuivre et accroître la lutte contre le capitalisme, contre les puissances patronales coalisées dans les consortiums d’affaires qui dominent la grande presse et qui courbent les gouvernants sous leur volonté. […] La Confédération générale du travail a créé cet organe pour mettre entre les mains de tous les travailleurs une arme devenue indispensable. »

D’autre part, il permet de se positionner par rapport à deux autres quotidiens, La Vie ouvrière, la revue syndicaliste des minoritaires, créée par Pierre Monatte en 1909, et L’Humanité, le quotidien fondé par Jean Jaurès en 1904, devenu l’organe officiel du Parti communiste-Section française de l’Internationale communiste (PC-SFIC) à l’issue du Congrès de Tours de décembre 1920 et dirigé par Marcel Cachin, l’un des fondateurs du PC-SFIC.

Le quotidien se retrouve en concurrence avec La Vie ouvrière, devenue l’organe officiel de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) après la scission de 1921. L’année suivante, Pierre Monatte quitte la revue pour fonder quelques années après, en 1925, La Révolution prolétarienne.

Même si, en 1936, Le Peuple devient l’organe confédéral officiel de la CGT réunifiée – La Vie ouvrière poursuivant sa publication de façon hebdomadaire –, l’abondance des titres de presse syndicale ne lui permet pas de rencontrer un succès commercial ; la publication devient déficitaire. Devenu hebdomadaire au tout début de la guerre, sa parution est ensuite suspendue sous Vichy.

Le Peuple reparaît en septembre 1944 et est alors dirigé par des syndicalistes de la tendance CGT-Force ouvrière.

N’étant plus diffusé en kiosque à partir de 1952, Le Peuple perd son statut d’organe de presse de masse du syndicalisme à la CGT, au profit de La Nouvelle Vie ouvrière (NVO). Il devient alors le vecteur bimensuel de la vie interne de la CGT, destiné aux organisations de la Confédération.La collection historique du Peuple (1921-1946) a été numérisée par la Bibliothèque nationale de France et est consultable librement sur la bibliothèque numérique Gallica.

Céline (UCL Lyon)

 
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