Antifacisme

StreetPress : « La plus grande enquête jamais réalisée sur l’extrême droite et ses groupuscules radicaux »




Interview de Christophe-Cécil Garnier rédacteur en chef adjoint du pôle enquête à StreetPress.

En cette fin d’année le média Street¬Press a lancé sa campagne d’appel aux dons pour financer le travail de ses journalistes. À ce jour près de de 185 000 euros ont pu être récoltés avec notamment l’annonce d’une enquête participative sur les groupuscules d’extrême droite.

Pouvez-vous présenter rapidement votre média ?

StreetPress est un média indépendant d’investigations en ligne, basé en Île-de-France, qui fête ses 14 ans cette année ! Notre équipe affirme ses engagements contre l’extrême droite, le racisme, les violences policières ou en faveur des personnes sans-papiers par exemple. Nous faisons des enquêtes sur ces sujets mais également d’autres investigations et témoignages sur énormément de questions de société.

Pourquoi avez-vous décidé de lancer cette enquête participative  ?

Via l’aide de nos lecteurs et soutiens, nous voulons mener la plus grande enquête jamais réalisée sur l’extrême droite et ses groupuscules radicaux. Selon nos estimations, il y aurait en plus des partis d’extrême droite comme le RN qui sont présents sur tout le territoire, près de 150 groupes actifs en France. Ils forment un maillage militant dense et peuvent agresser des personnes par racisme ou car elles ne collent pas à leur vision rance de la France. Les récents événements comme la descente raciste de 80 militants venus des quatre coins de la France à Romans-sur-Isère fin novembre confirme notre volonté d’enquêter sur ces groupes.

Certains groupes d’extrême droite vous intéressent-ils plus particulièrement ?

Ceux qui nous intéressent sont évidemment ceux sur lesquels nous n’avons que peu d’infos. Nous connaissons bien les groupes parisiens ou de certaines villes comme à Lyon, Marseille, Rennes mais il y en a des plus petits, d’une dizaine de militants (mais une dizaine ça suffit à tabasser des gens et les traumatiser) qui passent sous nos radars car nous ne pouvons être partout. Nous sommes une dizaine de journaliste au sein de notre rédaction.

Pensez-vous que cette enquête pourra avoir des effets concrets sur l’extrême droite (au-delà du travail d’information) ?

Nous pensons qu’il faut continuer, en effet, à enquêter sur cette partie de l’extrême droite radicale car à l’échelle locale nous pouvons aussi montrer les liens que ces groupuscules violents ont avec les partis et organismes qui se veulent plus respectables. En résumé : montrer que la dédiabolisation n’est qu’une illusion. Nous avons déjà publié une enquête sur les dizaines de radicaux qui continuent d’œuvrer au sein du RN ou dans son escarcelle, mais malheureusement cette enquête n’a que peu trouvé d’échos dans les médias de masse et n’a pas tant mis le RN dans une position difficile.

Comment nos lecteurs et lectrices peuvent vous aider ?

En nous envoyant toute info sur des personnalités d’extrême droite locale ou des groupes qu’ils ont pu remarquer. Ça peut être de plein de façon différente : des affiches nouvelles, un mouvement d’argent intriguant si jamais vous travaillez dans une banque... Soyez nos yeux et nos oreilles.

Propos recueilli par Benjamin (Orléans)

 
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