Dossier 68 : Carte : Le 10 mai, nuit des barricades




Une carte interactive réalisée sous OpenStreetMaps dessine la principale zone d’affrontements de la nuit des barricades.

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Le Quartier latin dans la nuit du 10 mai 1968.

19 h 30 à Paris, près de la prison de la Santé, un cortège de plus de 10 000 personnes réclame la libération des étudiants incarcérés.

20 h le cortège, qui a grossi à 20.000, gagne le bd Saint-Germain.

20 h 40 Alain Geismar (SNE-Sup) et Jacques Sauvageot (Unef) lancent le mot d’ordre d’occupation du Quartier latin.

21 h 15 première barricade rue Le Goff : quelques voitures, des panneaux d’affichage, des grilles d’arbres, des pavés. D’autres barrages s’élèvent sur ce modèle. La police reste l’arme au pied.

22 h 05 le rectorat reçoit une délégation pour négocier la libération des incarcérés. Pendant ce temps les barricades se multiplient et les CRS reçoivent des renforts.

1 h 45 quand les négociations s’achèvent sur un échec, le Quartier latin compte une soixantaine de barricades.

2 h 15 500 CRS, tout en restant à distance, bombardent les manifestantes et les manifestants de grenades lacrymogènes. Les insurgés, qui chantent L’Internationale ou la Marseillaise, répliquent par des jets de projectiles divers. Rue Gay-Lussac l’air devient irrespirable.

2 h 40 la première barricade tombe bd Saint-Michel. Pour retarder les CRS, les insurgés incendient les barricades et des automobiles. La police utilise désormais des grenades offensives. Nombreux blessés de part et d’autre. Des centres de secours sont installés dans les zones encore à l’abri.

3 h la police enlève les barricades les unes après les autres malgré une très forte résistance. Les combats les plus acharnés se déroulent rues Gay-Lussac, Royer-Collard, d’Ulm et Saint-Jacques. Des fenêtres, habitantes et habitants jettent de l’eau sur les insurgés pour les protéger des gaz lacrymo. Les policiers tirent des grenades à l’intérieur des appartements.

4 h rue Thouin, les CRS reçoivent des cocktails Molotov jetés depuis les toits. Les derniers combattants se réfugient à l’ENS, rue d’Ulm.

5 h 30 les dernières poches de résistance, quartier Mouffetard, sont « nettoyées ».

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