VIIIe congrès fédéral de Sud-PTT : Se renouveler et se développer




Sud-PTT tient son VIIIe congrès fédéral du 12 au 16 mai 2008. On y parlera développement dans les nouvelles entreprises postales et de télécoms. Une nouvelle génération militante est également appelée aux responsabilités fédérales.

Durant ses vingt ans d’existence, Sud a dû faire face à des bouleversements sans équivalent dans l’histoire des postes et télécoms. D’une administration unique patronnée par un ministre on est passé à deux groupes distincts. D’une part la Poste est devenue un établissement public industriel et commercial (Epic) sectionné en différents secteurs comme le courrier, le colis, l’activité financière – dont la Banque postale, filiale de droit privé – et l’enseigne – le réseau des bureaux de poste. D’autre part France Telecom est devenue une multinationale privée, totalement centrée sur le profit à court terme. Si Sud a conservé son sigle historique « PTT », les statuts ont été modifiés pour syndiquer dans l’ensemble des entreprises postales et de télécoms (Cegetel, Bouygues, UPS, FedEx, etc.).

À la Poste comme à France Telecom, malgré une implantation inégale suivant les départements, Sud est maintenant le 2e syndicat, derrière la CGT mais loin devant les autres forces syndicales.

Durant sa courte histoire Sud-PTT a joué un rôle important dans la création ou le développement de mouvements de chômeurs (AC ! notamment) ou de sans-papiers. À partir de 1995, la fédération a contribué à transformer ce qui s’appelait alors le Groupe des Dix, un simple regroupement de syndicats autonomes, en une union syndicale, Solidaires.

Pressions sur le personnel

À la Poste, les travailleuses et les travailleurs sont en premier lieu préoccupés par l’ouverture totale à la concurrence, prévue pour 2011. C’est au nom de cette concurrence que la direction a séparé des activités et entamé un plan de mécanisation à outrance. Le personnel paie lourdement le prix de cette course à la productivité.

La Poste ne recrute plus que des salarié-e-s sous contrats privés, payés quasi au Smic, et supprime chaque année des milliers de postes, profitant des très départs en retraite des fonctionnaires. Systématiquement, les conditions de travail se dégradent et les horaires et l’organisation du travail sont remis en cause.

Les grèves sont nombreuses, mais restent souvent localisées et défensives. Chaque bureau tente de « sauver les meubles » quand il est touché.

À Orange et France télécom, le personnel a très mal vécu la privatisation même si il a pu conserver son statut de fonctionnaire. À une logique de service public de proximité s’est substituée une logique de groupe commercial multinational et multi-activités - y compris la télévision. Le syndicat a dû s’adapter au changement de droit syndical, avec la création des comités d’entreprise et des délégués du personnel.

Les actions contre les 22 000 suppressions d’emploi annoncés par la direction ont été au cœur de l’activité syndicale dans la dernière période. Les fermetures de sites se multiplient, la pression sur le personnel s’accroît, et avec elle la répression antisyndicale, aujourd’hui à un niveau rarement atteint.

Les discussions du VIIIe congrès s’articulent autour de cinq résolutions : générale ; interprofessionnelle ; par branches d’activité (postale et télécoms) ; fonctionnement et développement.

Une nouvelle génération

Un consensus assez général se fait sur la situation politique et la nécessité de renforcer l’union syndicale Solidaires, notamment par une implication accrue dans les Solidaires départementaux et la présentation de listes aux élections prud’homales de décembre. Deux enjeux principaux pour Sud : continuer à se développer dans les filiales et les autres entreprises, organiser la résistance aux attaques des directions.
Enfin un enjeu important de ce congrès sera un fort renouvellement du bureau et du secrétariat fédéral. Les statuts fixant une limitation du nombre de mandats et d’années de permanence, le « turn over » est relativement élevé au niveau fédéral. Ce congrès sera donc aussi celui de l’arrivée d’une nouvelle génération de militantes et de militants aux responsabilités.


Hugo (AL Orléans), Gérard (AL Transcom), Pascal (AL Rouen)

 
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