Edito

Face aux factieux




Le parti au pouvoir avait beau avoir qualifier celles et ceux qui protestaient contre la réforme des retraites de « factieux » et de « factions », il ne trompe personne. Les factieux sont en réalité dans le camp du pouvoir.

L’énième meurtre policier, justifié par une armée d’éditorialistes et de communicants selon un schéma bien rodé, accentue les volontés factieuses de ceux qui appellent à la « guerre civile » ou à la « guerre raciale ». Les syndicats policiers ne se cachent plus et suggèrent, dans un vocabulaire génocidaire, d’éliminer les « nuisibles ».

De fait, le pouvoir, soutenu par une armée de fonctionnaires en arme et acquis largement aux idées factieuses, termine sa mue illibérale. Face à cette ces velléités, la protestation sociale, l’indignation, la colère ne suffisent pas. Car il faut que ce mouvement de fond, protéiforme, encore confus mais bien réel, se saisisse de la question démocratique. Non pas celle des vieux schémas éculés et de la culture de parti, ni même celle d’une vieille culture révolutionnaire amoureuse des leçons doctrinaires et des débats sur les virgules. Mais un saisissement démocratique qui prenne appui sur une culture qui reste à bâtir et qui puisse fédérer, structurer et éduquer les individus dans la lutte et dans la prise directe sur leur quotidien.

Les adhésions qui affluent dans les syndicats, ou les milliers de révolté.e.s dans la rue contre la violence policières, sont le signe de ces puissantes aspirations qu’il reste à façonner collectivement.

UCL, 25 juin 2023

 
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