Ecologie

Lyon-Turin : Faire peur aux habitant-es et aux écologistes




Face au grand projet inutile et écocide du tunnel Lyon-Turin, les collectifs locaux ont fait appel aux Soulèvements de la Terre pour donner à cette lutte l’ampleur nationale qu’elle mérite. Une première mobilisation nationale s’est tenue les 16, 17 et 18 juin derniers dans la Maurrienne.

Des milliers de personnes de différentes régions de France et d’Italie ont convergé dès vendredi, défiant les interdictions de la préfecture. Un camp a été installé à la hâte sur un terrain de La Chapelle à 15 kilomètres d’un chantier de creusement des tunnels. À Villarodin-Bourget, lieu d’accueil initial, les zones d’interdiction empêchaient toute manifestation. La Chapelle s’est proposée en urgence, devenant ainsi la seconde commune No TAV de la région.

Samedi, plus de 4 000 manifestantes et manifestants ont arpenté la départementale 1006, rapidement bloquées par gendarmes et CRS, quand bien même la zone d’interdiction ne concernait pas cette partie de la région. Après une heure et demi d’attente sous le soleil durant laquelle des élues ont tenté, en vain, de négocier un parcours alternatif, les manifestantes n’ont eu d’autre alternative pour exercer leur droit à manifester qu’un affrontement plus direct. La réponse s’est faite sans sommation  : lacrymo parfois en tirs tendus, grenades désencerclantes et assourdissantes lancées au milieu des foules. Une cinquantaine de blessées en très peu de temps, parmi lesquelon compte plusieurs cas graves.

Que ce soit face aux mouvements sociaux ou écologistes, l’État n’a plus qu’une seule réponse : faux discours, criminalisation et répression. Récit mensonger monté par Darmanin, les militants et militantes écologistes deviennent écoterroristes.

Des récits pour faire peur aux enfants

Dans la Maurienne, un récit visant à instiller la peur tournait à plein régime dans la presse locale. «  Les gendarmes ont même protégé la sortie des écoles à Modane aujourd’hui, comme si les enfants risquaient d’être volés » raconte une habitante. La Sous-direction antiterroriste a interpellé depuis début juin une trentaine de militantes et militants, engagées auprès des Soulèvements sur différentes luttes. Sans surprise, la dissolution des Soulèvements a été prononcée ce 21 juin.

En cherchant à faire taire par la violence toute contestation, fusse-t-elle massivement soutenue, l’État ne s’encombre plus d’aucune illusion de démocratie. La convergence des luttes se vit jusque dans la répression. Mais la solidarité de classe ne s’arrêtera pas face à cette brutalité d’un gouvernement qui prend peur  !

Cette manifestation marque la fin d’une saison, et la fin des Soulèvements sous sa forme actuelle. Mais ce que le gouvernement ne peut dissoudre, c’est une convergence unitaire et populaire qui n’a pas dit son dernier mot.

Y., E. (UCL Grenoble), N. (UCL Nantes)

 
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